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CAN 2016 dames : les Nigérianes championnes après leur victoire (1-0) sur les Camerounaises


L'Espagnol Isco, à droite, se dispute avec l’Anglais Eric Dier lors du match amical international entre l'Angleterre et l'Espagne au stade de Wembley, Londres, 15 novembre 2016.
L'Espagnol Isco, à droite, se dispute avec l’Anglais Eric Dier lors du match amical international entre l'Angleterre et l'Espagne au stade de Wembley, Londres, 15 novembre 2016.

Stade rempli sur invitation, présence exceptionnelle du chef de l'Etat, écrans géants dans Yaoundé : le Cameroun avait tout réuni pour célébrer ses "Lionnes indomptables" mais le Nigeria a gâché la fête en s'imposant 1-0 samedi en finale de la Coupe d'Afrique des Nations féminine de football.

Tenantes du titre, les Nigérianes ont enlevé leur huitième trophée continental avec un but de Désiré Oparanozie à la 84e minute du jeu. Le tir croisé du pied gauche de l'attaquante de l'En-Avant Guingamp (France) a douché les espoirs de tout le Cameroun qui avait reporté son amour du ballon sur les "Lionnes" pour oublier les contre-performances des "Lions".

"Ce qui fait notre force, c'est la détermination. Nous sommes les champions en titre et nous avons les meilleures statistiques. Les filles sont concentrées sur l'objectif et ne peuvent pas être distraites par d'autres préoccupations", constatait froidement avant-match la coach des Nigériannes, Florence Omagbem, dans des propos prémonitoires.

Malgré la désillusion, le Cameroun a prouvé que l'Afrique pouvait s'emballer pour le football féminin. Dès 9h-10h00, le stade Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé a été pris d'assaut par quelque 40.000 spectateurs qui avaient retiré un carton d'invitation auprès des instances sportives - et dont la revente a alimenté un petit marché parallèle pour quelques milliers de FCFA (quelques euros), d'après le site Cameroon-Info.net.

Au pouvoir depuis 34 ans, le président Paul Biya a exceptionnellement honoré la rencontre de sa présence, alors que ses apparitions publiques sont rares. Il était accompagné de son épouse Chantal vêtu d'un ensemble aux couleurs nationales, le jaune et le vert.

La présence du couple présidentiel a entraîné le déploiement de la garde présidentielle, qui a bloqué l'accès au stade quatre heures avant le coup d'envoi à 15h30 (13h30 GMT). Des écrans-géants avaient été installés près du stade.

Tout le pays se tenait derrière ses Lionnes à commencer par l'ex-international Samuel Eto'o qui leur a transmis dans un message ses "pensées positives".

La télévision d'Etat CRTV a diffusé la rencontre en français et en anglais, les deux langues officielles, faisant oublier l'espace d'un moment d'unité nationale la colère des avocats et des enseignants de la minorité anglophone qui s'exprime dans l'ouest du pays.

Avant la désillusion finale, la fièvre était montée progressivement depuis le coup d'envoi du tournoi le 19 novembre. Avant la finale, les "Lionnes" ont fait un sans-faute, avec quatre victoires en quatre matchs et aucun but encaissé.

Gaëlle Enganamouit - meilleure joueuse africaine en 2015 - et ses co-équipièresLes ont compensé dans le cœur des supporteurs les contre-performances des "Lions", qui vont disputer leur premier match de la CAN-2017 le 14 janvier contre le Burkina-Faso à Libreville au Gabon.

- Mieux que les garçons -

"Elles jouent mieux que les garçons" de l'équipe nationale, s'est risqué à comparer un inconditionnel, Joseph Abba, conducteur de moto-taxi.

Comme lui, beaucoup de Camerounais estiment que les filles sont plus "engagées et déterminées" que les hommes, souvent des stars évoluant en Europe.

L'équipe masculine affiche de bien piètres performances depuis quelques années au point où beaucoup de supporteurs potentiels ne se rendent plus au stade ou renoncent à s'installer devant la télévision.

Mais les Lionnes ont ravivé cette flamme depuis le lancement de la CAN féminine. Mardi, leur victoire à l'arrachée en demi-finale contre le Ghana (1-0) a provoqué un concert de klaxons dans les rues de Yaoundé.

"Elles font la fierté du Cameroun", vante une vendeuse d'oranges, Virginie, dont la petite table qui sert de comptoir est installée à un carrefour bruyant d'Awae, un autre quartier populaire de Yaoundé.

"Une heure avant le début du match, je vais ranger ma marchandise et rentrer regarder le match à la télé", promettait-elle avant le coup d'envoi.

Rachel, jeune gérante d'une boutique de vente de cartes de recharge pour portables, redoutait pourtant les Nigérianes. "Je tremble un peu parce que le Nigeria a toujours été la bête noire des Camerounaises", rappelle-t-elle.

"Les Lionnes ont certes gagné tous leurs matchs, c'est un atout, mais cela n'enlève en rien ce que j'éprouve face aux Nigérianes", analyse-t-elle, promettant d'être devant son téléviseur dès le coup d'envoi du match.

Avec AFP

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