Thomas Sankara est en effet présent au Festival panafricain de cinéma et de télévision de Ouagadougou (Fespaco) en cours au travers d’un long-métrage qui, selon l’AFP, fait se lever les foules qui le regardent.
Le film de 90 minutes, "Capitaine Thomas Sankara", est un portrait de celui qui a été le chantre de l'anti-impérialisme et du panafricanisme de la Haute-Volta devenue sous Sanakara le Burkina Faso pays, se traduisant par le pays des hommes intègres.
L’histoire de Sanakara y est retracée, de manière un peu flatteuse selon l’AFP, depuis son arrivée au pouvoir - par un coup d'Etat le 4 août 1983 - jusqu'à son assassinat quatre ans plus tard lors d'un autre putsch.
Son réalisateur, le Suisse Christophe Cupelin, a repris dans ce document les œuvres, les discours teintés de phrases chocs, l’engagement pour l'unité de l'Afrique, pour la libération de la femme africaine, et surtout des discours visionnaires du leader de la révolution Burkinabè des années.
Parmi les discours, M. Cupelin a retenu entre autres l’appel de Compaoré sur la tribune de l'Organisation de l'unité africaine (devenue depuis Union africaine) à "l'Afrique" à ne pas payer sa dette aux pays occidentaux. "Si nous la payons c'est nous qui allons mourir".
Le film établi aussi un certain bilan de l’œuvre de Sankara.
Des statistiques y reviennent fréquemment. Cupelin affirme que sous l’autorité de Sanakara, le taux d'éducation passe de 6% à 22% en quatre ans, plus de deux millions d'enfants sont vaccinés en quinze jours, des logements sociaux sont construits, tout comme des milliers de centre de santé. Le produit intérieur brut double.
Un extrait de l’interview d’un journaliste, l'année de sa mort, montre Sankara confiant, en réponse aux rumeurs d'attentat contre lui : "Le jour que vous apprendrez que Blaise (Compaoré) prépare quelque chose contre moi, n'essayez pas d'intervenir, il sera trop tard".
Le jeudi 15 octobre 1987 à 16h, le capitaine Thomas Sankara est assassiné par un commando à la présidence alors qu'il se rend au palais pour un conseil de ministres extraordinaire. Il porte un survêtement, car tous les jeudis soirs sont consacrés au sport de masse, obligatoire pour tous.
A Ouagadougou, l'émotion est réelle encore aujourd'hui. Chaque phrase choc est ponctuée d'applaudissements nourris par le public du "Ciné Neerwaya" - 3.000 places -, où le film est projeté pour la première fois au Burkina.
(L’information reprise dans cet article provient de l’AFP).