Avec 15 réalisations en 12 matches de championnat, plus 4 en 4 rencontres de Ligue des champions, l'avant-centre trentenaire est sur des standards phénoménaux depuis le coup d'envoi de la saison. Un tel ratio, qu'il pourrait encore bonifier mercredi (20h45) lors du match retour contre le Celtic Glasgow au Parc des Princes, lui assure déjà le soutien des supporters parisiens.
Mais Cavani fait encore mieux: "il est à la fois serial buteur et porteur d'eau", synthétise le speaker du Parc des Princes, Michel Montana. "Il se défonce pour l'équipe, mais il est aussi à la conclusion, à un tel niveau qu'il est aujourd'hui N.1 en Europe", s'exclame auprès de l'AFP celui qui, très souvent depuis l'arrivée du 'Matador' en France, fait scander son nom par le public parisien.
"Ce sont pourtant deux aspects complètement contradictoires, parce que tu te demandes comment il est encore capable de mettre un but" après avoir effectué un repli défensif de quarante ou cinquante mètres, comme il l'a fait à l'heure de jeu contre Angers (score final 5-0, doublé de l'Uruguayen) juste avant la trêve internationale.
- 'Il fait des sacrifices' -
"Depuis son arrivée au club, il se met au service du collectif, il fait des sacrifices", a expliqué mardi son coéquipier et gardien Alphonse Aréola, qui partage le caractère plutôt taiseux de l'Uruguayen et son goût pour le maté, la boisson phare en Amérique du Sud. "Avant tout, c'est un grand monsieur et un grand travailleur. Tout ce qu'il réalise est le fruit de son travail."
Même avant de rejoindre Paris à l'été 2013 contre 64 millions d'euros - il était le joueur le plus cher de la Ligue 1 jusqu'à l'arrivée de Neymar et Kylian Mbappé à Paris cet été, contre respectivement 222 et 180 (bonus compris) millions d'euros -, ses états de service furent impeccables sur le plan de l'engagement collectif.
"D'un point de vue sportif, ça a été un grand champion du premier au dernier jour", affirme à l'AFP Daniele "Decibel" Bellini, le célèbre speaker du Napoli, l'ancien club de Cavani. "C'est un immense professionnel, un joueur exemplaire. Il courait sans cesse, jusqu'à la dernière seconde, il n'était jamais fatigué."
Ces déclarations interviennent pourtant après une séparation houleuse entre le buteur et un club volcanique. "Ca a été assez inattendu et donc assez douloureux", euphémise Bellini. A l'époque, maillots et portraits du joueurs sont brûlés par les tifosi, et Cavani traité de mercenaire.
Le temps et les bonnes performances de l'équipe, bâtie en partie grâce aux indemnités de transfert de l'Uruguayen, a sans doute atténué un peu la colère des Italiens. D'autant plus qu'ils ont depuis eu à encaisser le départ, autrement plus polémique, de l'Argentin Gonzalo Higuain à la Juventus Turin, l'ennemi juré de Naples.
Mais les caractéristiques de Cavani expliquent aussi cet apaisement: "ce que Naples demande à ses joueurs, c'est de mouiller le maillot jusqu'à la dernière seconde et de tout donner. On accepte alors de ne pas gagner. Et Cavani a toujours tout donné."
- 'Un peu timide' -
Un bémol, quand même: "Naples est une ville très ouverte, prête à donner beaucoup d'amour, et lui n'avait sans doute pas le caractère idéal pour ça. Il est un peu timide, peut-être, et il était là avec sa femme et ses enfants. Ils sortaient peu."
A Paris, la discrétion de Cavani ne pose pas vraiment problème, estime l'homologue de Daniele Bellini, Michel Montana. Au contraire: "à Paris, la moindre déclaration peut prendre des proportions incroyables", observe ce grand fan du PSG, qui songe peut-être aux récents coups d'éclat du prédécesseur de Cavani à la pointe de l'attaque parisienne, Zlatan Ibrahimovic.
Cavani parle moins, et moins fort, que le charismatique suédois. Mais il n'est pas loin de lui ravir son titre de meilleur buteur de l'histoire du club, puisqu'il totalise 149 réalisations avec le PSG contre 156 pour 'Ibra'.
Interrogé sur le sujet samedi après le match remporté contre Nantes (4-1), ponctué d'un doublé du 'Matador', Edinson a fait du Cavani: "Je ne pense pas à ça, vous connaissez bien ma mentalité, si ça arrive c'est une très bonne chose mais je pense à autre chose." Plutôt au prochain but ou au repli défensif?
Avec AFP