"Frappes de précision"
Vendredi à 21H00 heure de Washington (01H00 GMT samedi, 04H00 locales en Syrie), le président américain Donald Trump annonce une opération militaire en cours contre la Syrie, avec la France et le Royaume-Uni.
"J'ai ordonné aux forces armées des Etats-Unis de lancer des frappes de précision sur des cibles associées aux capacités du dictateur syrien Bachar al-Assad en matière d'armes chimiques", déclare-t-il depuis la Maison Blanche.
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Plus de 100 missiles
Au moment même, des détonations résonnent à Damas, suivies de bruits d'avions, selon une correspondante de l'AFP. "La défense antiaérienne syrienne" est entrée en action contre "l'agression américaine, britannique et française", rapporte la télévision d'Etat syrienne. Des colonnes de fumée s'élèvent du nord-est de Damas.
Selon le chef d'état-major américain, les frappes ont visé un "centre de recherche" à la limite nord-est de Damas, et des "entrepôts" d'armes chimiques, dont du gaz sarin, dans la province centrale de Homs.
"Nous pensons qu'en frappant Barzé (nord-est de Damas), nous avons atteint le cœur du programme d'armes chimiques syrien", déclare un haut responsable du Pentagone, le général Kenneth McKenzie.
Au total, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont lancé 105 missiles et "nous sommes sûrs que tous ont atteint leur cible", dit-il, démentant les affirmations de Moscou selon lesquelles 71 des missiles occidentaux auraient été interceptés.
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Aucun missile n'a touché les zones couvertes par les défenses aériennes de la Russie autour de ses bases de Tartous et Hmeimim (ouest), selon Moscou qui précise que les frappes n'ont fait "aucune victime au sein de la population civile ou de l'armée syrienne". Les cibles étaient "complètement vides", leurs personnels ayant été évacués "il y a plus de trois jours", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Mission accomplie!"
"Mission accomplie!", lance Donald Trump, saluant une frappe "parfaitement exécutée".
"Nous ne cherchons pas à intervenir dans le conflit (...) mais nous ne pouvons permettre de telles violations du droit international", déclare une porte-parole du Pentagone.
Le président Emmanuel Macron souligne que les frappes françaises sont "circonscrites aux capacités du régime syrien permettant la production et l'emploi d'armes chimiques".
Le Conseil de sécurité de l'ONU "doit maintenant reprendre, dans l'unité, l'initiative sur les volets politique, chimique et humanitaire en Syrie", a affirmé la présidence française.
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L'opération est "légitime", "proportionnée et ciblée", déclare le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
En cas de nouvelle attaque chimique, Paris promet une "autre intervention", les Etats-Unis indiquant être "prêts à dégainer de nouveau".
Berlin "soutient" une "intervention militaire nécessaire et appropriée".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan salue une réponse "appropriée" aux "attaques inhumaines".
"Agression tripartite"
La Syrie dénonce "l'agression barbare et brutale" des Occidentaux. Cette "agression tripartite contre la Syrie est une violation flagrante du droit international (...) et elle sera vouée à l'échec", rapporte l'agence de presse officielle Sana.
Bachar al-Assad se dit plus déterminé que jamais à "lutter et écraser le terrorisme", terme par lequel il désigne les rebelles.
A Damas, des dizaines de partisans du régime se rassemblent sur l'emblématique place des Omeyyades.
Echec de Moscou à l'ONU
Le président russe Vladimir Poutine dénonce "avec la plus grande fermeté" les frappes. Pour l'ambassadeur russe aux Etats-Unis, celles-ci sont une "insulte" au président russe.
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Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, dont le pays soutient le régime syrien qualifie Donald Trump, Emmanuel Macron et Theresa May de "criminels".
La Chine rappelle être "opposée à l'usage de la force" et demande un retour "au droit international".
A l'ONU, la Russie échoue à faire adopter par le Conseil de sécurité une résolution condamnant les frappes. La Russie, la Bolivie et la Chine ont voté pour le texte, huit pays ont voté contre et quatre se sont abstenus.
Avec AFP