Ces réfugiés ont fui des affrontements entre des groupes armés non identifiés début septembre à Zémio, à quelque 733 km à vol d'oiseau au sud-est de la capitale Bangui, sur la frontière avec la RDC.
Ils se trouvent "dans un endroit vide de toute autorité. Il n'y a pas de réseau, pas de route", a expliqué à l'AFP Joseph Inganji, directeur pour la Centrafrique du Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha).
"L'église a été saccagée à Zémio. Un groupe armé occupe l'évêché", a-t-il avancé, sans donner de bilan humain.
Un prêtre a été tué samedi à Zémio "dans des circonstances pas claires", a déclaré à l'AFP Mathieu Bondobo, vicaire général de Bangui, précisant que le père Louis Tounganyessi était "suspendu du diocèse de Bangassou", pour des raisons inconnues.
Condamnant ce "crime lâche", la coordinatrice humanitaire en Centrafrique, Najat Rochdi, a demandé aux groupes armés de "cesser les hostilités et d'attaquer les civils".
Zémio avait déjà été frappée par les violences en juin et en août, provoquant des morts et une première vague de déplacés internes.
Le responsable d'Ocha affirme "avoir tout le matériel et les équipes" prêts à intervenir sur Zémio, mais "il n'y pas la sécurité nécessaire pour les équipes humanitaires".
En juillet, la plupart des ONG ont suspendu leurs activités en raison du climat sécuritaire.
La moitié de la population centrafricaine dépend de l'aide humanitaire selon les Nations unies.
La Centrafrique subit depuis plusieurs mois une recrudescence d'affrontements entre groupes armés, avec en ligne de mire le contrôle des ressources naturelles et des zones d'influence.
Dans l'extrême sud-est frontalier de la RDC et du Sud-Soudan, cette violence a pu être attisée par le retrait de forces spéciales américaines et de l'armée ougandaise en avril.
L'ex-colonie française de 4,5 millions d'habitants a basculé dans la guerre civile en 2013 après le renversement du président François Bozizé par les groupes armés de la Séléka ("coalition" en langue nationale sango), affirmant défendre les quelque 20% de musulmans de Centrafrique, entraînant une contre-offensive des milices anti-balaka ("anti-machettes") majoritairement chrétiennes.
Avec AFP