"Des milliers de personnes sont actuellement détenues dans des lieux de détention surpeuplés à travers le pays, avec un accès limité à la nourriture, à l'eau, à l'assainissement et aux soins de santé de base", révèle le rapport qui porte sur l'année 2023. Le rapport décrit notamment "la tendance de l'armée et des forces de sécurité en République centrafricaine à procéder à des arrestations et détentions illégales et arbitraires".
Selon l'ONU, à la fin de l'année 2023, "1.749 détenus attendaient en prison d'être jugés, certains depuis presque six ans". "La malnutrition, le manque de soins de santé appropriés et les conditions d'hygiène déplorables ont provoqué la transmission de maladies en prison" poursuit l'ONU qui déplore le manque de ressources suffisantes mises à disposition des détenus.
"Les conclusions de ce rapport sont inquiétantes et nécessitent des mesures urgentes et concrètes de la part des autorités nationales", exhorte le communiqué. L'ONU voit dans le le contexte de la réforme du système pénitentiaire en cours dans le pays une "occasion de s'attaquer à ces violations des droits humains".
Un député d'opposition, Dominique Yandocka, est emprisonné depuis le 15 décembre, malgré son immunité parlementaire, pour une "tentative de coup d’État" que l'accusation n'a toujours pas étayée publiquement.
Le régime de Faustin Archange Touadéra, président depuis 2016 "réprime la société civile, les médias et les partis politiques d'opposition", écrivait l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW) en avril 2023, invoquant "de graves préoccupations sur des risques en termes de violations des droits humains et de réduction de l'espace démocratique et de la liberté d'expression".
La Centrafrique, pays parmi les plus pauvres du continent africain, est en proie à des guérillas multiformes menées par des rebelles ou des groupes armés contre les forces armées. L'armée est soutenue par des mercenaires du groupe russe Wagner ou de son successeur Africa Corps.
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