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L'ONU discute avec Brazzaville du retrait des soldats congolais de la Centrafrique


Une patrouille de la Minusca dans une rue à Bria, en Centrafrique, le 21 février 2017. (VOA/Freeman Sipila)
Une patrouille de la Minusca dans une rue à Bria, en Centrafrique, le 21 février 2017. (VOA/Freeman Sipila)

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a annoncé mardi qu'il discutait avec les autorités du Congo du retrait de leurs soldats déployés en Centrafrique, où ils sont accusés de divers manquements et sévices.

Des responsables de l'ONU ont expliqué à l'AFP que 629 Casques bleus congolais servant dans la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) seraient retirés suite à des accusations de sévices sexuels, de corruption et de manque de discipline.

M. Guterres devait annoncer ce retrait lors d'une conférence de presse mardi, mais les discussions sont toujours en cours avec les autorités de Brazzaville, retardant l'annonce.

Le patron de l'ONU a indiqué être engagé dans "des contacts nécessaires avec les autorités du pays avant une annonce publique de la mesure".

Cette décision fait suite à un mémo du chef militaire de la Minusca, dans lequel ce dernier estimait que soit le Congo améliorait la qualité de ses troupes, soit il serait forcé de les rapatrier.

Le général sénégalais Balla Keita a signalé au siège de l'ONU avoir déjà envoyé cette année six lettres de blâme au commandant du contingent congolais concernant de présumés sévices sexuels, du trafic de carburant et le manque de discipline.

Les 629 Casques bleus déployés à Berberati (ouest), la troisième ville de Centrafrique, sont la seule contribution de Brazzaville aux Casques bleus de l'ONU.

L'an dernier, 120 soldats du même contingent congolais avaient déjà été rapatriés après des allégations d'abus sexuels et d'exploitation (SEA), qui ont fait au moins sept victimes dont six enfants.

Et après une évaluation par la Minusca de la base de Berberati en mars, le général Keita a estimé qu'il n'y avait eu "aucune amélioration du comportement du bataillon congolais".

"Le bataillon est connu pour ces mauvaises conduites de SEA, pour trafic d'essence et son manque de discipline", a écrit le général dans son mémo daté du 12 mai.

Ce mémo et un rapport d'évaluation de 66 pages des troupes congolaises par l'ONU avaient été divulgués début juin par une coalition d'ONG, la "Code Blue Campaign", cherchant à dénoncer les cas d'abus sexuels et d'exploitation parmi les Casques bleus.

La coalition s'est réjouie mardi de la décision de retirer les soldats congolais, une mesure qui "garantira que les enfants et les femmes vulnérables de Berberati seront à l'abri de toute prédation de ce bataillon en particulier".

Avec AFP

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