"Nous avons dénombré en tout une trentaine de corps, dont une femme et son bébé", a déclaré le procureur général, Eric Didier Tambo.
Le procureur a ajouté qu'il s'est rendu à Ndélé pour enquêter sur l'attaque du 29 avril, qui a principalement visé des civils, et sur des combats qui ont eu lieu dans la même ville, le 11 mars dernier.
"Nous concluons aux infractions suivantes: assassinat, crimes de guerre et crimes contre l'humanité", a poursuivi M. Tambo.
Le 29 avril, 28 personnes dont au moins 21 civils avaient été tuées, selon la mission des Nations Unies en Centrafrique (Minusca), qui a fait état de ccombats entre deux factions issues du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), l’un des principaux groupes armés du pays, en proie à une scission interne depuis plusieurs mois.
Le 11 mars, de violents combats entre ces mêmes factions avaient déjà causé la mort d'au moins 13 personnes à Ndélé, en majorité des combattants.
"Comme ce sont des bandes armées qui s'en sont pris aux civils, leurs leaders sont les principaux soupçonnés" a indiqué M. Tambo, qui a précisé que les combats ont opposé le FPRC, composé en majorité par l'ethnie rounga, et une faction dissidente, "composée exclusivement de l'ethnie goula".
Autrefois réunis au sein du FPRC, les combattants des ethnies goula et rounga s'affrontent aujourd'hui pour le contrôle des gisements miniers et de la taxation des routes dans ce territoire qui échappe au contrôle du pouvoir central.
Après l'attaque du 29 avril à Ndélé, les forces de l'ONU avaient été critiquées pour leur manque de réactivité. Des accusations dont s'est défendu la Minusca mercredi.
"En moins de 30 minutes, les éléments de la Minusca étaient sur le marché et ont repoussé ces assaillants, dans une situation extrêmement complexe, avec la population qui fuit, des tirs des combattants en civil qu’on ne peut pas identifier", a plaidé mercredi le porte-parole de la Minusca Vladimir Monteiro. Il a également annoncé un renforcement des effectifs des Casques bleus à Ndélé.
En Centrafrique, où une élection présidentielle est toujours prévue fin décembre, les affrontements entre milices et les exactions visant les civils se poursuivent malgré la signature d'un accord de paix entre quatorze groupes rebelles et le gouvernement.