Le ministre de l'Administration du Territoire et porte-parole du gouvernement, Modibo Bachir Oualido, a déclaré mardi que des mesures disciplinaires "de dernière rigueur" allaient être prises, allant du non-paiement des jours de grève à la radiation pure et simple.
Un appel a été fait aux policiers municipaux, à la gendarmerie et à la police de la force onusienne pour remplacer les grévistes.
Les policiers réclament notamment l'application d'un statut octroyé en 2009 qui leur accorde des primes, et de meilleures conditions de travail. Un policier de base gagne environ 60.000 F CFA .
Le ministre a accusé les grévistes "de menaces verbales et insultes à l'égard des membres du gouvernement" et de refuser "systématiquement de se plier au principe de suspension de la grève en vue des négociations".
Une première tentative de désamorcer le débrayage a été menée le 17 avril avec des avancements à titre exceptionnel d'hommes du rang et des sous-officiers. Mais, les grévistes ne sont pas contents, Ils affirment dans un document que "la décision du chef du département crée un désaccord au sein des policiers et les détourne de leurs revendications".
Avant la crise centrafricaine, la police comptait environ 3.000 éléments, essentiellement concentrés dans la capitale, mais leur nombre a baissé et le ministre a notamment demandé le recrutement de 600 auxiliaires de police.
Cette grève survient alors que Bangui doit accueillir à partir du 4 mai un Forum rassemblant les principaux acteurs de la crise centrafricaine dans le but de poursuivre la transition démocratique.
Selon de nombreux observateurs, la refonte des forces de l'ordre centrafricaine -- l'armée mais aussi la police et la gendarmerie-- pour pouvoir assurer la paix dans le pays est un des enjeux majeurs de la transition.