"Alors que l'année scolaire 2016-2017 vient de débuter, la Minusca constate que des groupes armés occupent encore les bâtiments de certaines écoles ou installent des barrières à proximité de plusieurs établissements scolaires. Ces pratiques empêchent ainsi près de 10.000 enfants de bénéficier de leur droit à l'éducation", écrit la Minusca dans un communiqué.
La Minusca (environ 12.000 hommes) appelle les groupes armés "à se tenir à une distance de plus de 500 mètres des écoles" et prévient qu'elle "aura recours à tous les moyens pour déloger ces groupes y compris, en faisant usage de la force si cela s'avère nécessaire".
La Minusca a par ailleurs demandé aux groupes armés "de déposer les armes" lors de son point-presse hebdomadaire, jugeant "intolérable" l'usage de la force.
Son porte-parole, Vladimir Monteiro, a assuré qu'il n'y avait plus de tueries dans la région de Kouango dans le centre est, où la Minusca a fait état de 10 à 20 morts mi-septembre. Ces violences ont été attribuées à des éléments de l'ex-rébellion Séléka.
M. Monteiro a aussi fait un point sur le nombre de combattants qui ont répondu au programme de démobilisation, désarmement, réinsertion et rapatriement (DDRR) que les autorités tentent de mettre en place: "A ce jour, le nombre des ex-combattants enregistrés s'élève à 4.078 dont 658 femmes".
La Centrafrique (environ 4,5 millions d'habitants) peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 par le renversement du président François Bozizé par les rebelles Séléka à dominante musulmane.
L'opération militaire français Sangaris, qui doit prendre fin en octobre, puis la Minusca se sont ensuite progressivement interposées entre les ex-Séléka et les milices anti-Balaka à dominante chrétienne. Les affrontements ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de réfugiés et déplacés.
Début 2016, l'élection dans le calme du président Faustin-Archange Touadéra avait marqué la fin de la transition et un espoir fragile de stabilisation.
Avec AFP