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De 4 à 7 morts dans un affrontement impliquant l'armée


Des soldats français de l'opération Barkhane patrouillent à Timbamogoye, Mali, 10 mars 2016.
Des soldats français de l'opération Barkhane patrouillent à Timbamogoye, Mali, 10 mars 2016.

Quatre à sept personnes ont été tuées mercredi dans le centre du Mali dans un incident impliquant l'armée, qui affirme qu'elle a été visée par des "terroristes", alors que selon un groupe d'autodéfense et une association, la majorité des victimes sont des Peuls.

"En mission commandée dans le cercle de Bankass, région de Mopti, les Forces armées maliennes (FAMa) ont été la cible d'une attaque terroriste à Sadia, dans la commune de Kany- Bonzo, localité située à 10 km de Bankass ce mercredi", a indiqué jeudi soir dans un communiqué l'armée malienne.

"Au cours de cette opération, un élément des FAMa a trouvé la mort. Côté assaillants, le bilan est de six morts", tandis que "deux motos, de l'armement, des munitions et autres matériels de guerre (ont été) récupérés", selon la même source.

"Ce sont quatre Peuls combattants de notre mouvement qui ont été tués", a toutefois affirmé à l'AFP le président du Ganda Izo, un groupe d'autodéfense à dominante peule, Mohamed Attaib Sidibé.

Alors que les Peuls dénoncent régulièrement des exactions de la part de groupes de chasseurs dogons, tolérées voire encouragées selon eux au nom de la lutte contre les djihadistes par les autorités ou l'armée, des "chasseurs traditionnels" auraient été vus aux côtés des forces armées au cours de l'attaque de mercredi, a affirmé M. Sidibé.

"Nous démentons catégoriquement cette information, nous avons été victimes d'une attaque terroriste et nous avons riposté", a déclaré à l'AFP un officier de l'armée malienne s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

L'association de défense des droits des populations pastorales Kisal a toutefois affirmé sur Facebook que "quatre Peuls ont été tués après l'incursion dans les villages de Djabel et Sadia de miliciens armés prônant l'épuration ethnique contre les Peuls".

"Kisal est extrêmement inquiet du fait que des militaires maliens auraient été aperçus dans la zone. Les récits qui nous reviennent sont inquiétants et font redouter une participations d'agents de l'Etat à des exactions", ajoute l'association.

Depuis l'apparition il y a trois ans dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur peul Amadou Koufa, lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique, les violences intercommunautaires se sont multipliées entre les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l'agriculture.

Ces violences ont fait plus de 500 morts civils depuis le début de l'année, selon l'ONU.

La France et le Mali ont annoncé qu'Amadou Koufa avait été tué avec une trentaine de ses partisans lors d'une opération militaire conjointe le 23 novembre dans une forêt du centre du pays, deux semaines après être apparu dans une vidéo dans laquelle il appelait les Peuls d'Afrique de l'Ouest à rejoindre le djihad. Selon les experts, les conséquences de sa disparition pour le centre du Mali sont difficiles à évaluer.

Avec AFP

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