"Nous avions pu documenter au total 132 personnes arrêtées et jusqu'à ce jour environ 51 personnes sont déjà relâchées", a déclaré à la presse Koffi Edem Wogomebou du Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'homme en RDC (BCNUDH), précisant que l'essentiel des arrestations avaient eu lieu dans "certaines grandes villes".
Dans la capitale Kinshasa, "nous avons pu documenter 44 personnes arrêtées par la PNC (police nationale congolaise, ndlr) dont 4 femmes et 11 mineurs", a indiqué M. Wogomebou, sans détailler les localités où le reste des arrestations avaient été effectuées ni par quels services de sécurité.
La PNC avait de son côté indiqué avoir placé lundi 34 personnes en garde à vue à Kinshasa, pour avoir tenter de braver l'interdiction de manifester ou pour des "actes de vandalisme", assurant les avoir toutes relâchées mardi. Aucun chiffre n'avait été communiqué pour le reste du pays.
"Il n'y a pas eu de manifestations du tout, il n'y avait même pas de manifestants, mais seulement une tentative de trouble à l'ordre public et quelques personnes qui ont été interpellées, au nombre de 34, ont été aussitôt libérées après été conscientisées au respect de l'autorité de l'Etat", a déclaré à VOA Afrique l'inspecteur provincial de la police congolaise à Kinshasa, le général Célestin Kanyama.
Le BCNUDH a entrepris des "plaidoyers" en faveur des personnes "arbitrairement arrêtées" par les services de sécurité, afin d'obtenir leur libération, a également indiqué M. Wogomebou.
L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti de l'opposant historique Étienne Tshisekedi décédé en février, avait appelé les Congolais à manifester lundi dans tout le pays contre le président Kabila, accusé de ne pas appliquer un accord politique de cogestion du pays par le pouvoir et l'opposition.
Mais l'appel à manifester n'a pas été suivi dans le pays, la population se terrant massivement chez elle après l'interdiction de tout rassemblement.
Cet accord, signé le 31 décembre 2016, doit permettre au pays de sortir de la crise liée au maintien au pouvoir de M. Kabila - à qui la Constitution interdit de se représenter - au-delà de la fin de son mandat qui a expiré le 20 décembre 2016 dans un climat de violence.
Dans le cadre de cet accord prévoyant un gouvernement élargi, M. Kabila a nommé le 7 avril au poste de Premier ministre - devant revenir à l'opposition jusqu'à l'élection présidentielle prévue avant fin 2017 -, Bruno Tshibala, un dissident de l'UDPS.
Le parti d'opposition, qui considère M. Tshibala comme un traître, a condamné cette nomination.