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Charges abandonnées contre l'opposant éthiopien Bekele Gerba


L'opposant éthiopien Bekele Gerba.
L'opposant éthiopien Bekele Gerba.

L’Éthiopie a abandonné les charges à l'encontre de l'opposant Bekele Gerba, dont l'arrestation fin 2015 avait nourri les manifestations anti-gouvernementales et été condamnée par la communauté internationale, a annoncé lundi la radio-télévision Fana, proche du pouvoir.

Avec M. Bekele, vice-président du Congrès fédéraliste oromo (OFC), un nouvel opposant bénéficie de l'amnistie annoncée le 3 janvier par le Premier ministre Hailemariam Desalegn à l'égard de certains hommes politiques.

"Le procureur général fédéral a aujourd'hui (lundi) abandonné les charges à l'encontre de sept suspects, dont Bekele Gerba", a indiqué Fana.

"Cette mesure entre dans le cadre des décisions prises par le Comité exécutif de l'EPRDF (coalition du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens, qui règne sans partage depuis 1991) d'abandonner les charges ou d'amnistier des hommes politiques pour construire un consensus national et agrandir l'espace politique", a ajouté Fana.

>> Lire l'article ici : Quatre opposants condamnés pour un chant protestataire au tribunal en Ethiopie

M. Bekele avait été arrêté en décembre 2015 à l'occasion de la répression des plus importantes manifestations anti-gouvernementales en Ethiopie depuis 25 ans.

En janvier 2018, il avait été condamné à six mois de prison pour avoir entonné un chant protestataire lors d'une audience au tribunal. La semaine dernière, il avait écopé de six mois supplémentaires pour avoir refusé de se lever à la demande du juge.

Selon Fana, le président éthiopien, Mulatu Teshome, décidera si M. Bekele doit être gracié pour ces deux peines de prison ou s'il doit les purger.

M. Bekele est devenu un symbole de la cause du plus grand groupe ethnique du pays, les Oromo. Il avait initialement été inculpé en vertu des lois antiterroristes éthiopiennes, mais les charges retenues contre lui avaient ensuite été requalifiées comme "provocation".

>> Lire aussi : L'Ethiopie va libérer des hommes politiques emprisonnés

"Il semble que le gouvernement a senti que les griefs des gens augmentaient à cause de son refus de libérer Bekele", a déclaré à l'AFP son avocat, Ameha Mekonnen.

Depuis l'annonce de l'amnistie, le président de l'OFC, Merera Gudina, emprisonné depuis 2016, a été libéré. Et le gouvernement a annoncé la prochaine libération du blogueur Eskinder Nega et de l'opposant Andualem Arage, arrêtés en 2012.

Les manifestations lancées par les Oromo, qui s'étaient ensuite étendues à la région amhara (nord), avaient été violemment réprimées par les forces de l'ordre, faisant au moins 940 morts selon la Commission éthiopienne des droits de l'Homme, liée au gouvernement.

Le calme n'était revenu qu'avec l'instauration d'un état d'urgence entre octobre 2016 et août 2017, même si d'occasionnelles manifestations ont encore lieu dans la région oromo.

Avec AFP

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