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Un opposant éthiopien inculpé de "terrorisme" pour avoir critiqué le gouvernement sur Facebook


Les membres de Medrek, la plus grande coalition de l'opposition de l'Ethiopie, lors d'un rassemblement dans la région d'Oromia. Ethiopie, 15 mai 2010.
Les membres de Medrek, la plus grande coalition de l'opposition de l'Ethiopie, lors d'un rassemblement dans la région d'Oromia. Ethiopie, 15 mai 2010.

L'ancien porte-parole du parti d'opposition éthiopien Semayawi (Blue Party), Yonatan Tesfaye, emprisonné depuis le 28 décembre 2015, est inculpé pour "incitation à la violence" et association avec une organisation "terroriste"

M. Tesfaye avait critiqué le gouvernement sur son compte Facebook.

La Cour fédérale d'Addis Abeba l'accuse d'avoir cherché "à nuire à la stabilité sociale, économique et politique du pays". L’opposant est également accusé de collusion avec le Front de Libération Oromo (OLF), un groupe armé rebelle.

Dans l'un des messages Facebook cités par la Cour, le jeune homme a accusé la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF), "d'user de la force contre le peuple, plutôt que de privilégier le dialogue pacifique avec le public".

Il faisait référence à la répression des manifestations qui secouent la région Oromia, celle des Oromo, l'ethnie majoritaire du pays, depuis le mois de novembre.

Ces écrits sont considérés par les juges comme un appel au soulèvement contre le gouvernement et passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison, en vertu de la loi antiterroriste.

Yonatan Tesfaye, lui-même issue de l'ethnie oromo, était jusqu'à récemment le porte-parole du parti d'opposition Semayawi et membre d'une jeune génération d'activistes déterminés à contester l'autoritarisme du régime qui dirige l'Ethiopie depuis 25 ans.

"Quand les gens commencent à gagner en popularité et donnent une voix aux sans-voix, le gouvernement fabrique des accusations et les met en prison. C'est ce qui est arrivé à Yonatan", a réagi le président du parti Semayawi, Yilkal Getnet, interrogé par l'AFP.

Plusieurs personnalités de l'opposition, dont le vice-président du Congrès national oromo, Bekele Gerba, ont également été inculpées ces dernières semaines, sous le coup de la même loi antiterroriste, aux contours flous et utilisée, selon les défenseurs des droits de l'Homme, pour faire taire les critiques.

Avec AFP

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