L’opposition nigériane conserve le fauteuil du gouverneur dans l’Etat d’Anambra, dans le sud-est, suite à l’élection de samedi dernier. Charles Soludo, 61 ans, ancien chef de la Banque centrale (entre 2004 et 2009), a remporté 19 des 21 circonscriptions établies par la Commission nationale électorale indépendante.
"C’est la volonté de Dieu et le mandat donné par le peuple!", s'est exclamé le vainqueur. "Depuis que les populations d’Anambra ont sollicité notre leadership il y a 12 années, nous sommes restés persévérant pour atteindre ce moment", a-t-il ajouté.
Charles Soludo devient ainsi le 6e gouverneur de cet État depuis le retour du Nigeria à un régime civil en 1999.
Sa victoire permet au parti All Progressive Grand Alliance de continuer à diriger un État acquis à sa cause depuis environ une décennie.
"Nous tenons nos promesses de campagne. C’est pourquoi à chaque élection depuis 2003, les populations d’Anambra ont continué à voter pour APGA", a affirmé Victor Umeh, ancien président du parti.
L’APC, le parti du président Muhammadu Buhari, est arrivé en troisième position. Son candidat n’est arrivé en première place dans aucune circonscription. Une défaite qui semble présager des difficultés pour le parti à l'approche de la présidentielle de 2023.
Des groupes de la société civile qui avaient déployé des observateurs sur le terrain ont salué le bon déroulement du scrutin.
"Malgré quelques incidents, nous pouvons dire en général que l’élection était pacifique. Concernant le matériel électoral et le personnel de la Céni, ils sont arrivés en retard dans 67 % des bureaux de vote que nous avions visité", a déclaré Ene Obi, la directrice de l’ONG Action Aid au Nigeria.
Le nouveau gouverneur élu Charles Soludo va prêter serment en mars prochain à la fin du deuxième et dernier mandat du gouverneur sortant, Willie Obianoe.
La campagne électorale a été émaillée de violences dans cette région où le mouvement séparatiste IPOB est actif. Ce mouvement avait même menacé de perturber le scrutin si son leader, Nnamdi Kanu, n’était pas libéré. Fort de cette menace, les autorités avaient déployé de gros moyens pour assurer la sécurité.
