Une trentaine des malades sont soignés dans un centre de traitement gratuit à l’hôpital général provincial de référence de Bukavu. Mais le Caucus des femmes congolaises du Sud-Kivu pour la paix, une organisation de promotion des droits de la femme, plaide pour l’ouverture d’autres centres de traitement en milieu rural pour arrêter la progression de cette maladie dite des mains sales.
Arivée sur les lieux, c’est l’odeur du chlore servant de désinfectant qui chatouille le nez en guise d’accueil. Dans deux salles contiguës assez larges, des hommes, femmes et enfants, l’air déshydratés, le regard dans le vide, sont allongés sur leurs lits.
Le ministre provincial de la Santé demande à la population de veiller à l’hygiène de l’eau et, en cas des symptômes du choléra, de dépêcher les malades à l’hôpital général provincial de Bukavu pour des soins gratuits. Pour ceux qui vivent en milieu rural, des mesures de prise en charge minimum sont également prévues pour s’occuper d’eux.
Le Caucus des femmes congolaises du Sud-Kivu pour la paix salue l’ouverture de ce centre à Bukavu, mais rappelle que la province a huit territoires en plus de la ville de Bukavu.
La secrétaire exécutive du Caucus des femmes, Solange Lwashige, estime que les gouvernants doivent davantage multiplier des stratégies pour bien endiguer la propagation du choléra. Elle propose que d’autres centres de traitement gratuit comme celui de Bukavu soient rendus opérationnels en milieu rural au lieu de simples mesures de prise en charge .
Au sujet de l’ampleur de la propagation du choléra, le ministre Mwanza Nangunia précise que sur les quinze zones de santé du Sud-Kivu, sept sont affectées par cette maladie infectieuse. Selon la même source, en date du 15 août, la zone de santé de Minova comptait déjà 61 cas de choléra, celle de Fizi 77 cas, Bukavu 35 cas, Uvira 25 cas, de même que d’autres cas à Katana, Kimbi Lulenge et dans la plaine de la Ruzizi.
En attendant que le gouvernement du Sud-Kivu déclare officiellement cette épidémie, certains spécialistes de la santé publique disent être impressionnés par la vitesse de contamination du choléra en l’espace d’environ deux semaines seulement. Ils rappellent que depuis deux mois, accéder à l’eau potable est un véritable parcours du combattant pour la population, particulièrement dans la ville de Bukavu.
Ernest Muhero, correspondant à Bukavu