"Musa Fatty, Babucarr Cham et trois autres jeunes policiers ont été présentés devant le tribunal de Banjul, ils ont été inculpés de meurtre. Le tribunal a ordonné leur maintien en détention", a déclaré à l'AFP jeudi soir ce porte-parole, Foday Conta.
Des unités d'intervention de la police (PIU) ont mené une opération le 18 juin dans le village, à 50 km au sud-est de Banjul, où des habitants protestaient depuis des semaines contre l'exploitation d'un site d'extraction de sable servant à la construction qui, selon eux, pollue les rizières de cette région bordant le fleuve Gambie.
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Les policiers avaient tiré à balles réelles sur des manifestants, en tuant deux et en blessant cinq. Un troisième manifestant a ensuite succombé à ses blessures. Seize policiers avaient par ailleurs été blessés.
Le président Adama Barrow, arrivé au pouvoir dans ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest en janvier 2017, a condamné les violences policières et promis que justice serait faite et que de tels faits ne se reproduiraient plus.
Ces morts ont provoqué la démission du chef de la police, Landing Kinteh.
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"La police ne fait pas partie de la commission d'enquête mise en place par le gouvernement sur cette affaire", a ajouté M. Conta.
Des témoins cités par Amnesty International et par Human Rights Watch ont affirmé que la police était intervenue alors que des manifestants bloquaient les voies d'accès au site minier et avait tiré sans sommation sur la foule.
En Gambie, le meurtre est passible de la peine de mort. Mais le président Barrow a décrété un moratoire sur la peine capitale, appliquée pour la dernière fois sous son prédécesseur Yahya Jammeh en 2012, lorsque neuf soldats avaient été fusillés.
Avec AFP