L’ancien président Ibrahim Babangida a déclaré que Goodluck Jonathan s’est engagé dans une chasse aux sorcières en ouvrant cette enquête qui vise son directeur de campagne.
Le président Jonathan a dit qu’il connaît les « traitres » commanditaires de ces attaques à la bombe qui ont tué 12 personnes vendredi dernier. Mais son directeur de campagne, Dalhatu Sarki Tafida assure que le président n’entrave pas l’enquête en cours. « Qu’auriez vous fait ? Il a condamné et il a dit qu’une enquête sera ouverte et l’enquête est en cours. Que voulez vous qu’il fasse de plus ! », a déclaré Dalhatu Sarki Tafida.
Des acteurs politiques du Nord appellent à la démission du président, critiquant sa gestion de la crise. Pour le directeur de campagne du président Jonathan, il s’agit d’une tentative de coup d’état par certains membres du parti au pouvoir.
« Comment pouvez-vous exiger la démission du président ? Quel est l’intérêt ? Comment peut-on préconiser une destitution au sein du même parti ? Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ! », a lancé Mr. Sarki Tafida.
Ce qui ne tourne pas rond, estime de son côté Kanti Bello, l’adjoint du directeur de campagne d’Ibrahim Babangida, c’est que le président est en train d’intimider ses opposants. « C’est du déjà vu ! Vous vous rappelez Abacha ? Ses proches dont Obasanjo étaient perçus comme des putschistes. C’est ce que vous appelez démocratisation ? Ce serait vraiment dommage pour ce pays ! » s’est-il indigné.
La candidature du président Jonathan à la présidentielle va à l’encontre d’une entente tacite entre des membres du parti au pouvoir selon laquelle le prochain président du Nigéria devrait être originaire du Nord pour achever ce qui aurait pu être le second mandat du défunt président Umaru Musa Yar’Adua.
Le président Goodluck Jonathan, lui, est originaire du Sud et plus précisément du Delta du Niger, région riche en pétrole. Ses détracteurs disent qu’il a rapidement écarté la responsabilité des rebelles du MEND dans les attentats de vendredi dernier, et ce malgré un email attribué au groupe, qui revendique ces attaques.
Une réaction qui fait tiquer Umaru Aminu Brigade, un partisan de l’ancien président Ibrahim Babangida. « Peut-être que le président et le MEND avaient un plan derrière tout ça ? Sinon comment expliquez-vous le fait qu’il nie catégoriquement et publiquement la responsabilité de ces gens, alors qu’eux-mêmes revendiquent les attentats ? ». Pour Umaru Aminu Brigade, l’ancien leader militaire, Ibrahim Babangida fera mieux au plan sécurité.
Les partisans de Goodluck Jonathan rétorquent que l’expérience militaire ne suffit pas et que l’actuel président, grâce à sa compréhension de la démocratisation, peut mieux rétablir la sécurité, surtout dans le Delta du Niger.