Elle est accusée notamment de "formation d'un groupe armé illégal".
L’accusée a rejeté toutes les charges retenues contre elle lors de cette audience devant décider de son maintien en détention jusqu'à l'ouverture de son procès, à une date indéterminée.
"Le procureur demande de garder Madame (Uwamahoro) en prison; nous demandons sa libération" car elle est enceinte, a déclaré à l'AFP son avocate Antoinette Mukamusoni. La décision sera rendue lundi.
Selon l'acte d'accusation dont l'AFP a pu prendre connaissance, Violette Uwamahoro est accusée, aux côtés de son cousin Jean-Pierre Shumbusho, de "révélation de secrets d'Etats", de "formation d'un groupe armé illégal" et "d'infraction contre le pouvoir établi ou le président de la République".
Selon son avocate, on reproche à Mme Uwamahoro d'avoir demandé, via la messagerie WhatsApp, à M. Shumbusho, policier à Kigali, de lui révéler "des informations relatives à la sécurité de l'Etat" et de lui avoir demandé "d'aller en Ouganda pour former un groupe armé pour attaquer le Rwanda".
"Je confesse toutes les charges et je vous demande pardon", a déclaré M. Shumbusho après la lecture des accusations.
"C'est un mensonge", s'est insurgée Mme Uwamahoro. "Oui, nous avions l'habitude de 'chatter' mais je ne lui ai jamais parlé de quoi que ce soit en rapport avec la sécurité nationale, nous ne discutions que d'histoires de familles", a-t-elle poursuivi.
Mme Uwamahoro est l'épouse de Faustin Rukundo, un cadre du Congrès national Rwandais (RNC), parti d'opposition en exil formé par d'anciens proches du président rwandais Paul Kagame et que Kigali qualifie de "terroriste". Résidente au Royaume Uni depuis 2004, elle s'était rendue au Rwanda pour assister aux obsèques de son père, mais son époux avait assuré avoir perdu sa trace le 14 février.
Resté au Royaume Uni, M. Rukundo avait dénoncé dans la presse britannique l'"enlèvement" de son épouse par les services de renseignement rwandais, et l'avait lié à ses propres activités politiques. Il assure que sa femme n'est pas engagée politiquement.
Ce n'est que le 3 mars que la police rwandaise avait annoncé détenir Mme Uwamahoro et la suspecter de "crime graves".
"Violette Uwamahoro a été détenue illégalement, sans pouvoir contacter un avocat ni sa famille, pendant plus de deux semaines. C'est une violation inacceptable du droit rwandais et international", a dénoncé mardi Amnesty International.
L'arrestation de Mme Uwamahoro et "d'autres cas de détention arbitraire semblent destinés à étouffer les voix dissidentes" à l'approche de l'élection présidentielle qui doit avoir lieu le 4 août, estime Amnesty International. Au pouvoir depuis 1994, Paul Kagame y briguera un nouveau mandat.
Avec AFP