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Condamnation de Bemba à 18 ans de prison : le MLC fait appel


Jean-Pierre Bemba fait son entrée dans la salle d’audience de la Cour pénale internationale avant le rendu de la sentence suite à son procès, à La Haye, 21 juin 2016. (AP Photo/Michael Kooren, Pool)
Jean-Pierre Bemba fait son entrée dans la salle d’audience de la Cour pénale internationale avant le rendu de la sentence suite à son procès, à La Haye, 21 juin 2016. (AP Photo/Michael Kooren, Pool)

Le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), parti de Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président congolais, annonce avoir déjà fait appel de la sentence de 18 mois de prison prononcée mardi à la Cour pénale internationale (CPI) contre son leader.

L’ancien mouvement rebelle congolais transformé en parti politique en 2002 dénonce "une justice sélective et discriminatoire", a déclaré Eve Bazaiba, sa secrétaire générale, dans une interview à VOA Afrique.

"Les principaux protagonistes de la crise centrafricaine cités par la cour sont François Bozize et Ange-Félix Patassé. Où sont-ils ? On n’a appelé personne. La CPI a reconnu que le MLC n’est pas allé à Bangui de lui-même et qu’il n’était pas le seul allié des protagonistes. Le MLC est parti là-bas à la demande expresse de M. Patassé. M. Bemba n’était pas dans la chaine de commandement", se plaint Mme Bazaiba.

Eve Bazaiba réagit à la sentence prononcée contre J-P. Bemba. Elle est jointe à Kinshasa par Eddy Isango
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"Ce que les avocats de M. Bemba ont dénoncé, c’est la confusion que fait la cour entre la notion du commandement, d’être responsable militaire et celle d’avoir le commandement des opérations", souligne-t-elle.

Le MLC revient également sur l’affaire de 22 témoins à charge qui ont fait volte-face à la fin du mandat du procureur Luis Moreno Ocampo et dont M. Bemba est accusé, dans un autre procès, de subornation.

Selon Mme Bazaiba, ces témoins avaient fini par écrire un mémorandum et saisir la défense de M. Bemba pour révéler qu’ils avaient été contactés par le procureur Luis Moreno pour témoigner à charge contre M. Bemba en échange de quelques avantages qu’ils n’ont jamais perçus et qu’ils continuent à réclamer à la CPI.

Selon elle, l’enregistrement sonore brandi pour preuve contre M. Bemba à la CPI, fait plutôt état des sommes d’argent qui devaient servir à faire déplacer ces témoins pour témoigner à la Haye.

Pour Mme Bazaiba, les 22 témoins sont entre autres constitués des journalistes qui affirment avoir été amenés de Kinshasa, par le pouvoir congolais, pour filmer à Bangui et faire des montages en vue de charger M. Bemba. Ils ont fini eux-mêmes par révéler la manœuvre, selon Mme Bazaiba, car ni Ocampo ni Mme Bensouda ne leur ont donné les avantages promis, a précisé la secrétaire générale du MLC.

Un autre fait qui tique le MLC, c’est que le procureur n’a jamais instruit à décharge bien qu’en ayant le pouvoir.

Le parti de M. Bemba espère que l’appel déjà introduit permettra de réduire la peine prononcée.

"C’est décevant car nous croyions que la cour tiendrait en compte le temps que M. Bemba a déjà passé en prison", se complaint Mme Bazaiba.

Jean-Pierre Bemba, 53 ans, est en prison à La Haye depuis 8 ans, poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés par les soldats du MLC lors d’une intervention à l’appel du président centrafricain Patassé, menacé par une rébellion conduite par M. Bozizé qui l’a renversé du pouvoir en fin de compte.

Les troupes de M. Bemba sont entre autres accusées de plusieurs cas de viol, de pillages et autres meurtres à Bangui.

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