Dans une interview à VOA Afrique, Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, président de l’Assemblée de l’ex-province du Katanga et un des leaders du G7, groupe de sept partis transfuges de la majorité au pouvoir qui ont rejoint l’opposition, a confirmé l'interjection.
"Il s’agit tout simplement d’un harcèlement contre un candidat déclaré à la présidentielle. Ils veulent simplement empêcher Moïse Katumbi, en Europe pour des soins médicaux, de revenir au pays", a déclaré M. Kyungu, dénonçant une confusion délibérément entretenue par la justice.
"Le jugement a été prononcé sans qu'un procès n'ait lieu", s'est plaint M. Kyungu.
Le tribunal de Kamalondo-Lubumbashi a condamné l'opposant et milliardaire Moïse Katumbi à 36 mois de prison ferme pour faux et usage de faux dans ce dossier dans lequel il est accusé de spoliation immobilière.
Le président du tribunal a, en plus, enjoint M. Katumbi à verser un million de dollars de dommages-intérêts au plaignant, un ressortissant grec.
"La maison en question n’appartient pas à Moïse Katumbi mais à son grand-frère Katebe Katoto qui en détient le certificat délivré en bonne et due forme", a expliqué M. Kyungu.
La maison concernée a été, selon M. Kyungu, vendue par l’Etat congolais.
"Le plaignant est le petit-fils de la femme à qui le gouvernement avait confisqué la maison en litige", a indiqué M. Kyungu.
Les avocats de M. Katumbi contactés par VOA Afrique se sont abstenus de commentaires, affirmant n’avoir pas encore été officiellement notifiés par le tribunal.
Selon l’AFP, un des juges a refusé d’apposer sa signature à l’acte de condamnation qui doit, en principe, être signé par trois juges.
Me Mumba Gama, avocat de M. Katumbi, a indiqué également à l’AFP que ce juge avait finalement signé "sous pression".
Inculpé en mai dernier pour recrutement des mercenaires, M. Katumbi avait été autorisé à aller se faire soigner à l’étranger.
Le gouvernement a accusé l’opposant, affirmant avoir obtenu des aveux d’un de ses gardes du corps américains arrêtés à Lubumbashi lors des manifestations contre le pouvoir.
L’Américain, Darryl Lewis, a été relâché et remis à l’ambassade des Etats-Unis, il y a deux semaines, après plusieurs plus d'un mois de détention dans les locaux des services de renseignements congolais.