"La France reste préoccupée par la situation dans la région du Pool et ses conséquences sur le plan humanitaire", a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Paris, interrogé par l'AFP.
"Elle appelle les autorités congolaises à prendre les mesures nécessaires pour rétablir rapidement les conditions qui permettront la tenue des élections dans toutes les circonscriptions concernées", a ajouté ce porte-parole du quai d'Orsay.
Le Parti congolais du travail (PCT) du président congolais Denis Sassou Nguesso est officiellement largement arrivé en tête du premier tour des élections législatives et locales du 16 juillet, en remportant 70 des 151 sièges de la future Assemblée nationale.
Dans la capitale Brazzaville, des opposants se sont déclarés "profondément préoccupés par le fait qu'une bonne partie du Pool a été totalement exclue du processus électoral".
"Nous avions demandé au gouvernement de reporter les élections, de trouver une solution politique à la crise du Pool et d'y retirer tous les militaires déployés. Mais nous n'avons pas été écoutés", a déploré Clément Miérassa, du Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique (Frocad).
Le gouvernement congolais et les agences de l'ONU viennent de lancer un appel au financement d'un plan d'urgence humanitaire conjoint en faveur de 138.000 personnes en détresse dans le département du Pool. Ce plan concerne notamment les domaines de la nutrition, de la sécurité alimentaire, de la santé ou encore de l'hygiène et de l'assainissement.
D'après une enquête réalisée en mai dernier par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), "les taux de malnutrition parmi les enfants déplacés par les violences dans le Pool ont dépassé les seuils d'urgence".
Région voisine de Brazzaville, le Pool a été secoué par une guerre civile entre 1998 et 2003 ayant opposé l'armée et les ex-combattants Ninjas dirigés par Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi.
Le Pool a replongé dans la violence depuis l'élection présidentielle contestée de mars 2016, remportée par le président Denis Sassou Nguesso, 74 ans cette année, qui cumule plus de 30 ans au pouvoir.
Le gouvernement accuse le Pasteur Ntumi et ses éléments de commettre des exactions sur les populations dans le Pool, tandis que les ONG internationales dénoncent "une répression à huis clos".
Avec AFP