La campagne relative à ce double scrutin au suffrage universel direct prend fin vendredi à minuit. Ces élections, contrairement à la présidentielle de 2016 qui s'est soldée par des violences qui se poursuivent encore dans le Pool (sud), région voisine de Brazzaville, devraient se dérouler sans heurts majeurs.
Pour les élections de dimanche, le Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) a aligné 128 candidats à la députation sur 151 sièges à pourvoir. Plusieurs indépendants qui lui sont proches ont également présenté leurs candidatures.
De nombreux alliés de l'ancien parti unique, ainsi que 31 des 38 membres du gouvernement, prennent part au scrutin.
La principale formation d'opposition, l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), a pour sa part investi 43 candidats aux législatives, contre 31 pour l'Union des démocrates et humanistes (UDH-Yuki) de Guy-Brice Parfait Kolélas, arrivé deuxième à la présidentielle de 2016.
Cependant, la Fédération de l'opposition composée de l'Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), le Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique (FROCAD) et la Composante Jean-Marie Michel Mokoko (CJ3M) a conditionné sa participation "à la fin de la crise du Pool et à la libération de tous les prisonniers politiques".
Deux leaders de cette coalition, Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, ont été arrêtés et incarcérés en juin 2016 et janvier dernier "pour atteinte à la sûreté intérieure de l'État".
Cependant, le président de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI), Henri Bouka, a assuré que l'élection se déroulera sur tout le territoire congolais, y compris dans le Pool. "Aucune (circonscription) n'est exclue" du scrutin, a-t-il affirmé.
"La campagne se déroule normalement" sur le terrain, s'est félicité vendredi Django Cissoko, chef de la délégation d'une cinquantaine d'observateurs déployés par l'Union africaine (UA).
Le chargé de la communication à l'UPADS, Daniel Tsoumou Ngouaka, n'est pas de cet avis: "c'est une campagne à sens unique parce que le PCT a occupé tous les médias d'État sans laisser la place aux autres".
"Le PCT a puisé dans le Trésor public pour organiser la campagne de ses candidats et de ses alliés. C'est inacceptable", a renchéri Christophe Moukouéké, porte-parole du Collectif des partis de l'opposition congolaise, qui a appelé au boycott des élections.
"C'est de l'intoxication. C'est une campagne de désinformation. Le PCT, tout comme ses alliés, vit et s'organise grâce aux efforts et à l'apport de ses cadres et de ses militants", a rétorqué le secrétaire général du PCT, Pierre Ngolo.
Avec AFP