Des voix s’élèvent en Guinée pour dénoncer des irrégularités lors du premier tour de l’élection présidentielle, le 27 juin dernier. Les forces de sécurité ont dispersé, lundi, à Conakry, des militantes des de l’Union des forces républicaines (UFR) de l’ancien Premier ministre Sydia Touré, qui protestaient contre ce qu’elles estimaient être la fraude électorale. Arrivé troisième avec 15,60% des voix lors du premier tour, le président de l’UFR revendique la deuxième place d’Alpha Condé, le leader du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), qu’il accuse d’avoir « bourré les urnes ».
« Nous avons constaté que, dans certaines régions, alors que nous avons partout des bureaux de vote qui se trouvaient à 25, 35 km des centres… même ruraux, certains ont déclaré des taux de participation de 95%, ce qui ne correspond, en réalité, à rien », a déclaré Sydia Touré qui compte saisir la Cour suprême.
Alpha Condé, qui doit affronter Cellou Dalein Diallo, de l'Union des forces démocratiques de Guinée, au second tour de la présidentielle, a, lui aussi, des griefs concernant le processus électoral. « Tout le monde a été d’accord – la CENI et les bailleurs de fonds – il faut augmenter le nombre de bureau de vote en Haute-Guinée de 130, puisque les bureaux de vote étaient à 20, 30 km. Les 130 urnes ont été embarquées dans des camions et le président de la CENI a bloqué », a expliqué M. Condé, ajoutant : « Si je n’avais pas loué des camions, la Haute-Guinée n’aurait pas pu voter ! »
Pour sa part, le conseiller juridique de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Me Abbas Bangoura, a démissionné après publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 27 juin. Il accuse les membres de la CENI et notamment son président, de ne pas appliquer le code électoral.