La présidence française de la conférence internationale sur le climat a présenté samedi 12 décembre aux représentants de 195 pays un projet d'accord final pour limiter le réchauffement de la planète, lors d'une séance plénière chargée d'émotion et ponctuée d'applaudissements.
Le texte de compromis est "juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant", a déclaré le président de cette COP21, Laurent Fabius, la voix étranglée et au bord des larmes.
"S'il est adopté, ce texte sera un tournant historique", a poursuivi le ministre français des Affaires étrangères, applaudi à plusieurs reprises par des délégués qui se sont levés pour le saluer, M. Fabius les remerciant, debout, la main sur le coeur.
"Nous sommes presque au bout du chemin et sans doute au début d'un autre", a-t-il souligné, enjoignant aux pays de "ne pas laisser passer l'occasion unique qui s'offre" à eux.
Il les a invités à prendre connaissance du texte et à se retrouver à 15H45 (14H45 GMT).
Objectif : limiter le réchauffement à 1,5 degré
"Ce texte que nous avons construit ensemble constitue le meilleur équilibre possible, un équilibre à la fois puissant et délicat qui permettra à chaque délégation, à chaque pays de rentrer chez soi la tête haute et avec des acquis importants", a-t-il encore dit.
Sur le fond, le projet confirme l'objectif "de contenir l'augmentation de la température moyenne bien en-deçà de 2 degrés et de s'efforcer de limiter cette augmentation à 1,5 degré, ce qui permettrait de réduire significativement les risques et les impacts liés au changement climatique", a-t-il précisé.
Sur la question épineuse des financements, le texte, qui sera mis en ligne d'ici 13 h 30 (12 h 30 GMT), prévoit que les 100 milliards de dollars promis chaque année par les pays du Nord pour aider ceux du Sud à financer leurs politiques climatiques soient "un plancher pour l'après 2020".
"Un nouvel objectif chiffré devra être défini au plus tard en 2025", a ajouté Laurent Fabius.
"Le succès est à portée de toutes nos mains réunies, vous allez dans cette salle décider d'un accord historique, le monde retient son souffle et il compte sur nous tous", a-t-il encore lancé.
Un appel repris à la tribune par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a exhorté les pays à "finir le travail" en adoptant l'accord présenté.
Le président français François Hollande a enfoncé le clou, les appelant à franchir "le pas décisif" en adoptant dans la journée cet accord pour faire de ce "12 décembre un jour non seulement historique mais une date pour l'humanité".
"La France vous demande, la France vous conjure d'adopter le premier accord universel de notre histoire", a encore lancé le chef de l'Etat français.
Avec AFP