Les Etats-Unis, éternelle terre de mission du football, ne connaissent toujours pas la musique: à deux reprises en 12 matches, les organisateurs se sont trompés au moment des hymnes.
Avant le choc entre le Mexique et l'Uruguay dimanche à Glendale (Arizona), les joueurs et supporteurs de la Celeste ont eu la mauvaise surprise d'entendre l'hymne chilien retentir au moment de la présentation des équipes plutôt que leur "Orientales, la Patria o la tumba".
"C'est un manque de respect total pour notre pays, pas seulement pour notre équipe", s'est emporté l'attaquant du Paris SG Edinson Cavani qui n'a pas digéré l'affront, même si le comité d'organisation a rapidement présenté ses excuses pour cette "erreur humaine".
Rebelote le lendemain où, avant la très attendue réédition de la finale de la Copa-2015 entre le Chili et l'Argentine, l'hymne chilien est brutalement interrompu par un morceau du rappeur américain Pitbull.
Chaleur étouffante
Durant les matches, les amateurs de ballon rond ont eu quelques surprises: Gilberto Silva, retraité depuis 2015, s'est ainsi retrouvé parmi les candidats au titre d'homme du match Brésil-Equateur désigné par les spectateurs.
Plus grave, des matches se sont déroulés en plein après-midi dans une chaleur étouffante: pour le deuxième match du tournoi entre le Costa Rica et le Paraguay samedi à Orlando (Floride), le thermomètre a flirté avec les 40°C.
"Il faut être inconscient pour donner le coup d'envoi d'un match à 17H00 (...) Il aurait fallu que les organisateurs prennent en compte le bien-être des joueurs", s'est emporté le sélectionneur du Paraguay, Ramon Diaz.
Autres critiques récurrentes, les voyages. L'Uruguay va traverser les Etats-Unis d'est en ouest à deux reprises en moins de huit jours: après son match inaugural dans le Texas, elle se rendra à Philadelphie, puis finira la phase de poules à San Francisco.
Il ne faut pas gratter trop pour que les sélectionneurs laissent poindre leur mécontentement de disputer une deuxième Copa America en deux ans.
"Cette compétition nous crée quelques difficultés, à tous les niveaux de notre travail, c'est plus difficile", a résumé Dunga, l'entraîneur du Brésil.
"Un pays qui ne vit et ne respire pas le football"
"Nous n'avons qu'une chose à faire, jouer, il n'y a pas grand-chose à dire ou faire de plus", a souligné le Brésilien qui, à cause d'un calendrier très chargé, est privé de sa star Neymar, ménagé en vue des jeux Olympiques de Rio.
Les spectateurs/téléspectateurs ne sont pas tout le temps au rendez-vous, même pour les matches du pays-hôte qui a écrasé mardi le Costa Rica 4 à 0 à Chicago devant 39.642 spectateurs et plus de 20.000 sièges vides. L'audience du match d'ouverture USA-Colombie (0-2), qui a réuni 1,5 millions d'Américains devant leurs téléviseurs, demeure bien loin de celles réalisées par les Championnats professionnels nord-américain de basket, football américain ou baseball.
Le président de la Fédération uruguayenne Wilmar Valdez n'a pas mâché ses mots: "C'est une erreur d'organiser un tournoi si important et si historique du football sud-américain aux Etats-Unis, un pays qui ne vit et ne respire pas le football", a-t-il lâché.
Son homologue américain Sunil Gulati lui a rappelé que le tournoi avait été un temps menacé après les retentissantes affaires de corruption qui ont fait tomber des dirigeants de la Concacaf et de la Conmebol.
"Avoir plus de temps n'aurait pas été du luxe, il a fallu faire beaucoup de choses en seulement six mois (..) Il y a toujours des petits accrocs dans un grand événement comme celui-là", a rappelé le président d'US Soccer qui joue gros durant ce tournoi si les Etats-Unis devaient décider d'être candidats à l'organisation du Mondial-2026.
Avec AFP