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Coronavirus: plus de 1.000 cas recensés, retards dans les tests


Le vice-président américain Mike Pence, lors de son point de presse quotidien du groupe de travail sur le coronavirus à la Maison Blanche à Washington, États-Unis, le 10 mars 2020. REUTERS / Jonathan Ernst
Le vice-président américain Mike Pence, lors de son point de presse quotidien du groupe de travail sur le coronavirus à la Maison Blanche à Washington, États-Unis, le 10 mars 2020. REUTERS / Jonathan Ernst

Le nombre de contaminations au nouveau coronavirus recensées aux Etats-Unis dépassait mardi les 1.000 cas, selon l'université Johns Hopkins, après que des experts sanitaires ont reproché aux autorités d'avoir minimisé la crise et d'avoir pris du retard dans la mise au point des tests de dépistage.

Au moins 28 personnes sont décédées du Covid-19 et 1.001 ont été infectées, précise le site internet de Johns Hopkins, soit une importante hausse du précédent bilan de la veille qui se montait à 550 cas.

Selon des épidémiologistes, cette hausse a été accentuée par des tests défectueux et le fait que les analyses aient ciblé à l'origine une trop petite portion de la population.

Dans une étude parue lundi dans le Journal of the American Medical Association, des épidémiologistes des universités Johns Hopkins et Stanford ont rappelé que le seul test utilisé au début de l'épidémie était celui développé par les Centres américains de contrôle des maladies (CDC).

Il se basait sur la même technologie qu'un test mis au point en Allemagne et distribué dans le monde entier après avoir reçu l'aval de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Mais à cause d'un problème de réactif, les premiers kits distribués par les CDC ont parfois donné des résultats non concluants - ni positifs, ni négatifs.

Les premiers tests ont également été limités aux personnes ayant voyagé dans les zones à risque et celles ayant été en contact avec des personnes infectées.

L'Agence américaine du médicament (FDA) avait également interdit aux laboratoires publics des Etats américains de mettre au point et de distribuer leurs propres tests basés sur celui de l'OMS.

L'interdiction n'a été levée que le 29 février, après l'annonce du premier décès dû au coronavirus aux Etats-Unis et plus d'un mois après la confirmation du premier cas.

- "Oeufs dans le même panier" -

S'exprimant mardi en fin de journée à la Maison Blanche, le vice-président Mike Pence a défendu l'action gouvernementale, assurant qu'un million de tests étaient désormais disponibles.

Selon les dernières données des CDC, 8.554 tests ont été pratiqués dans la période allant jusqu'à lundi. En comparaison, la Corée du Sud, qui a annoncé son premier cas de nouveau coronavirus au même jour que les Etats-Unis, a réalisé des tests sur 189.000 personnes.

Les CDC ont annoncé lundi que 78 laboratoires publics pouvaient analyser les tests. Plus de quatre millions de kits devraient être disponibles d'ici la fin de la semaine.

Des critères plus larges pour la détection, ainsi que des tests plus diversifiés, "auraient pu aider à identifier les premiers cas aux Etats-Unis et à contenir le virus", a indiqué Michelle Mello, de l'université de Stanford, coauteure de l'étude.

Les problèmes de mise au point "sont toujours un risque", a-t-elle souligné sur son blog de l'université, tout en reprochant aux CDC d'avoir "mis tous leurs oeufs dans le même panier".

Les auteurs de l'étude ont également mis en garde contre une réaction disproportionnée maintenant que l'épidémie s'était propagée.

Ils évoquent des patients inquiets par une toux ou une fièvre qui se précipitent dans les centres de soin, surchargeant des installations "qui devraient se concentrer sur les patients les plus à risque et ceux déjà contaminés".

Michelle Mello a aussi critiqué les déclarations de plusieurs responsables américains sur la situation épidémique qui n'étaient "ni cohérentes ni exactes" et qui ont peut-être conduit la population à négliger les mesures de prévention nécessaires.

"La protection du pays n'était pas +presque hermétique+", comme l'a affirmé le 25 février Larry Kudlow, le conseiller économique de la Maison Blanche, et "un vaccin n'allait jamais être prêt dans +trois ou quatre mois+, comme l'a dit l'administration Trump", a-t-elle noté, en référence à des déclarations de Donald Trump début mars.

"Une partie du problème", a expliqué Mme Mello, "est que, alors que les marchés continuent à plonger, le président et la cellule de lutte qu'il a nommée semblent plus soucieux de calmer les investisseurs que de stopper le virus".

Wall Street a enregistré lundi sa plus lourde dégringolade sur une séance en plus de 11 ans, en partie à cause de la crise mondiale du coronavirus.

La Bourse américaine, qui avait déjà terminé la semaine précédente en forte baisse, a en revanche clôturé en forte hausse mardi, portée par l'espoir de mesures de soutien.

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