Un lycéen a ouvert le feu dans une école amérindienne du Saskatchewan, faisant quatre morts et des blessés parmi les élèves et les employés, au cours de la pire fusillade en milieu scolaire au Canada en un quart de siècle.
"C'est le pire cauchemar de tous les parents", a réagi le Premier ministre Justin Trudeau à Davos (Suisse) où il participe au Forum économique mondial.
Vers 13h00 (19h00 GMT) dans la bourgade de La Loche, dans le nord de la province du Saskatchewan (centre), quand des coups de feu ont retenti dans le lycée de cette collectivité amérindienne. Un homme a déchargé son arme dans l'établissement, selon la police.
Plusieurs témoins ont vu un adolescent ouvrir le feu à l'intérieur de cet établissement, armé d'une carabine.
"J'ai couru à l'extérieur de l'école. Il y avait beaucoup de cris, il y a eu six ou sept coups de feu avant que j'arrive à sortir", a déclaré un élève de seconde, Noël Desjarlais.
Kevin Janvier, maire de la commune, a déclaré que le tueur présumé "était un jeune de moins de 21 ans", élève du lycée de La Loche.
Située dans la forêt boréale, à 800 km au nord de la capitale provinciale, Regina, cette bourgade est particulièrement isolée et les autorités ont dû acheminer des renforts policiers et dépêcher un hélicoptère médicalisé.
Justin Trudeau avait, dans un premier temps, fait état d'un bilan de cinq morts et de deux blessés graves, mais la police fédérale a revu à la baisse ce bilan en évoquant "un certain nombre de blessés".
"Avec une tragédie comme celle-ci, il y a beaucoup d'informations qui s'échangent rapidement et donc initialement nous avions confirmé qu'il y avait cinq morts, mais nous ne parlons désormais que de quatre décès", a déclaré la commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) de la province du Saskatchewan, Maureen Levy.
L'âge et l'identité des victimes n'ont pas été précisés par la GRC mais le maire Kevin Janvier a parlé "d'élèves et d'employés" du lycée.
La commissaire Lévy a expliqué que quarante-cinq minutes après les coups de feu à l'école "un homme" avait été interpellé et son arme saisie.
- Raonic dédie sa victoire -
"Mes pensées et mes prières vont vers toutes les victimes, leurs familles et leurs amis", a réagi le Premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall.
L'ancienne maire de La Loche, Georgina Jolibois, députée de la région, s'est dite "choquée et attristée" par la fusillade et "personnellement" touchée "puisque des membres de ma famille fréquentent cette école".
Les 3.000 habitants de La Loche sont en grande majorité des autochtones du peuple Chipewyans qui vivent à la lisière de l'Arctique.
"Nous sommes choqués et attristés par ce drame", a déclaré le chef de l'Assemblée des Premières nations du Canada, Perry Bellegarde.
A Melbourne où il venait de remporter un match, le joueur de tennis canadien Milos Raonic a dédié sa victoire à La Loche. "Je voudrais adresser mes pensées à cette collectivité, les familles, les lycéens et l'école. Ma victoire est pour cette collectivité (...) tout le Canada et j'en suis sûr le monde est derrière vous".
A la différence des Etats-Unis, les fusillades sont très rares au Canada où la réglementation sur le port d'armes à feu est plus stricte qu'au sud de la frontière.
Un tel drame n'avait pas frappé le Canada depuis 26 ans. Le 6 décembre 1989 un jeune homme avait tué, de la même manière, 14 personnes dont dix jeunes étudiantes à l'école polytechnique de Montréal. Le 24 août 1992 quatre personnes avaient été tuées dans une fusillade à l'université Concordia de Montréal.
Pour Justin Trudeau, "il va y avoir des réflexions à faire dans les semaines et les mois à venir" sur les armes.
Et ceci d'autant plus que le précédent gouvernement conservateur avait supprimé et détruit le registre des fusils et des carabines. Les Canadiens détiennent donc depuis en tout anonymat ce type d'armes qui semble avoir été utilisé dans la fusillade de La Loche.
AFP