La chaîne panarabe a diffusé en mars, soit quelques mois avant l'élection présidentielle normalement prévue en août, les deux premiers volets d'une enquête en quatre partie intitulée "La mafia de l'or". Les deux derniers épisodes doivent être diffusés dans les prochaines semaines.
Al-Jazeera y accuse des membres du gouvernement d'être impliqués dans un vaste système de blanchiment qui tirerait profit des transferts de fonds liés aux exportations d'or. Des images montrent notamment des négociants en or, agréés par les autorités zimbabwéennes, proposer à des journalistes infiltrés de vendre de l'or à l'étranger.
"Le gouvernement prend au sérieux les accusations formulées dans ce documentaire et a demandé aux organes compétents d'ouvrir des enquêtes sur les questions qui y sont soulevées", a déclaré lors d'une conférence de presse la ministre de l'Information, Monica Mutsvangwa.
"Toute personne coupable d'avoir commis des actes de corruption, de fraude ou toute autre forme de crime subira les foudres de la loi", a-t-elle promis, tout en ajoutant que "les attitudes fanfaronnes et l'évocation de certains noms dans le documentaire" ne doivent pas être prises pour argent comptant.
Le mois dernier, la Banque centrale du Zimbabwe a rejeté les "fausses accusations" contenues dans le documentaire laissant penser qu'elle était la "laverie automatique de l'Afrique australe", selon les termes utilisés par la chaîne.
Ces dernières semaines, certains journalistes zimbabwéens ont affirmé sur les réseaux sociaux avoir reçu des menaces dans le but de les dissuader d'évoquer le contenu du documentaire.
Les exportations d'or représentaient en mai 2022 un tiers du total des exportations du pays d'Afrique australe, selon les données officielles. Le Zimbabwe se débat depuis une vingtaine d'années avec une économie plombée par une inflation galopante, une pauvreté criante et une corruption généralisée.