Daniel Kablan Duncan parle maintenant d’au moins de 33 morts.
"Les récents affrontements intercommunautaires des 24 et 25 mars 2016 entre agriculteurs et éleveurs à Bouna ont occasionné un lourd bilan, soit 33 morts, 52 blessés, 2.640 déplacés", a affirmé M. Duncan, à l'ouverture d'un séminaire sur "l'analyse et les préventions des conflits communautaires en Côte d'Ivoire".
Le précédent bilan faisait état de 19 morts dont un gendarme, et 41 blessés dont deux gendarmes.
La question "des conflits communautaires (...) s'ils n'étaient pas relevés, pourrait entraver (...) les fondements même de notre société, notamment l'hospitalité", a averti le Premier ministre ivoirien.
Le séminaire qui doit s'achever vendredi, devra en outre examiner la problématique de "la propriété et la gestion des terres cultivables qui se raréfient de plus en plus".
Fin février, une étude avait révélé que "seulement 4% des terres agricoles sont enregistrées avec un titre de propriété en Côte d'Ivoire", où l'économie est dominée par l'agriculture, une situation à l'origine de conflits fonciers parfois très meurtriers.
Le ministre ivoirien des Ressources animales, Kobenan Adjoumani, a de son côté, estimé que les conflits opposant les éleveurs peuls nomades à la recherche de pâturages pour leurs troupeaux aux agriculteurs, se sont "intensifiés", avec "les besoins nouveaux de terres agricoles (...), les effets néfastes du réchauffement de la planète (qui) réduisent considérablement l'espace réservé à l'élevage".
"Les affrontements entre les deux communautés ont entraîné de graves conséquences (destruction des biens, abattage anarchique d'animaux, homicides, destruction de plantations et de champs de cultures vivrières)", a-t-il encore indiqué.
Le président ivoirien Alassane Ouattara doit se rendre dans la ville de Bouna, le 30 avril pour une "mission d'apaisement".
Avec AFP