Alassane Ouattara part, sans doute, favori face à une opposition morcelée et avec à son actif un bon bilan économique.
Pas moins de 33 personnes ont déposé leur candidatures - dont certaines folkloriques - et l'annonce de la liste par le Conseil constitutionnel devrait de facto donner le coup d'envoi de la campagne, même si celle-ci n'est censée commencer que le 11 octobre.
Les adversaires seront alors en place avec d'un côté un Ouattara, 73 ans, qui défendra son bilan économique et de l'autre, des figures politiques comme l'ancien Premier ministre (2005-2007) Charles Konan Banny, Pascal Affi N'Guessan, candidat du Front populaire ivoirien (FPI) de l'ex-président Gbagbo ou l'ancien président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, qui voudront pousser Alassane Ouattara à un second tour pour ensuite tenter de fédérer derrière eux.
Grand absent du scrutin, l'ex-président Gbagbo, qui attend dans une cellule de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye (Pays-Bas) l'ouverture de son procès le 10 novembre pour crimes contre l'humanité en raison de son rôle présumé dans les violences électorales de fin 2010-début 2011.
Devançant l'annonce officielle de la liste, les opposants les plus virulents au président Ouattara ont d'ores et déjà contesté sa candidature et appelé à manifester.
Ils brandissent l'article 35 de la Loi fondamentale, qui stipule qu'un candidat à la présidentielle "doit être Ivoirien d'origine, né de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens d'origine".
Ce scrutin crucial est pour la stabilisation du pays après la crise postélectorale de 2011. Plus de 3.000 Ivoiriens étaient morts en cinq mois de violences causées par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara, épilogue d'une décennie de crise politico-militaire en Côte d'Ivoire.
Pour ce scrutin, bon nombre d'observateurs voient M. Ouattara remporter une victoire dès le premier tour, un objectif ouvertement affiché par le camp présidentiel.
Mercredi, les "frondeurs" du FPI, qui ont décidé de boycotter le scrutin, estiment que "M. Ouattara n'est pas éligible au regard de la Constitution" et appellent jeudi à des "manifestations démocratiques publiques en cas de validation" de sa candidature.
Avec AFP