Le président du groupe des démobilisés, Amadou Ouattara, et son porte-parole principal, Mégbè Diomandé, ont été déférés à la prison civile de Bouaké, après avoir été inculpés de "trouble à l'ordre public et manifestation non autorisée ", selon la même source qui a requis l'anonymat.
Ils avaient été tous deux convoqués à la gendarmerie de Bouaké et "mis aux arrêts" dimanche soir.
Des ex-rebelles démobilisés avaient brièvement bloqué une entrée de Bouaké dimanche matin, avant d'être dispersés par la police. Ils réclamaient une prime de 18 millions de francs CFA (27.000 euros) par tête.
Le vice-président de ce groupe de démobilisés, Aboudou Diakité, joint par téléphone, a souhaité la libération des deux leaders.
"Je suis présentement caché, je souhaite qu'on libère nos camarades. Nous demandons pardon pour qu'ils soient libérés " a-t-il déclaré.
Selon plusieurs ex-rebelles démobilisés, Amadou Ouattara et Mégbè Diomandé n'ont pas participé à la manifestation de dimanche. M. Ouattara l'a même réprouvée.
En janvier puis en mai, la Côte d'Ivoire a connu des mutineries d'anciens rebelles devenus soldats dans l'armée, qui ont fini par obtenir de l'Etat 12 millions de FCFA par tête (18.000 euros).
Environ 6.000 anciens rebelles "démobilisés" ont eux aussi réclamé des primes, sans succès. Quatre d'entre eux avaient été tués en mai lors de l'intervention des forces de l'ordre pour disperser leur mouvement.
La Côte d'Ivoire a connu une décennie de violente crise entre 2002 et 2011, le pays étant coupé en deux entre les rebelles des Forces nouvelles occupant le nord et l'armée régulière qui avait la maitrise du sud. Après la fin de la crise, certains rebelles avaient été intégrés dans l'armée, tandis que d'autres se sont retrouvés démobilisés.
Avec AFP