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Le "coup d'Etat" déjoué en Guinée équatoriale est une "menace sérieuse" selon le chef de la diplomatie tchadienne


Teodoro Obiang Nguema, le président équato-guinéen, vote dans un bureau à Malabo, le 24 avril 2016.
Teodoro Obiang Nguema, le président équato-guinéen, vote dans un bureau à Malabo, le 24 avril 2016.

La tentative de "coup d'Etat" en Guinée équatoriale que Malabo a affirmé mercredi avoir déjouée est une "menace sérieuse" pour toute la sous-région, a estimé jeudi le chef de la diplomatie tchadienne de passage à Malabo.

Cette tentative de "coup d'Etat" est une "menace sérieuse de déstabilisation qui concerne toute la sous-région d'Afrique centrale", a affirmé le ministre tchadien des Affaires étrangères Mahamat Zen Cherif mercredi soir à Malabo après une entrevue avec le président Teodoro Obiang Nguema.

"Des mesures de sécurité ont été prises à la frontière. Nous travaillons en coordination avec le Cameroun et la Guinée équatoriale", a affirmé de son côté à l'AFP un responsable du gouvernement gabonais sous couvert d'anonymat.

>> Lire l'article ici : Coup d'Etat déjoué en Guinée équatoriale

Mercredi, des affrontements ont opposé les forces de sécurité de Guinée équatoriale à des "mercenaires" près des frontières avec le Cameroun et le Gabon, faisant un mort parmi les "mercenaires", selon la télévision d'Etat équato-guinéenne, qui n'a pas précisé leur nombre, ni d'où ils venaient.

Plus tôt mercredi, le ministre de la Sécurité Nicolas Obama Nchama avait annoncé qu'un "coup d'Etat" avait été déjoué. Selon lui, un groupe de mercenaires étrangers - tchadiens, soudanais et centrafricains - à la solde de partis de l'opposition radicale, ont voulu le 24 décembre "attaquer le chef de l'Etat qui se trouvait dans le palais présidentiel de Koete Mongomo pour les fêtes de fin d'année".

Ce palais présidentiel se trouve sur la partie continentale du pays, à une cinquantaine de km d'Ebibeyin, où ont eu lieu les affrontements de mercredi.

'Manque de visibilité'

"Il y a un vrai manque de visibilité sur ce qu'il se passe réellement", a expliqué à l'AFP une source diplomatique occidentale de la sous-région. De fait, toutes les informations reçues ces derniers jours sur la zone d'Ebibeyin l'ont été par les canaux officiels de communication gouvernementale.

Facebook, Whatsapp et autres réseaux sociaux - principaux moyens de communication en Afrique centrale - sont bloqués en Guinée équatoriale.

De premières informations avaient néanmoins filtré la semaine dernière, avec l'arrestation par la police camerounaise d'une trentaine d'hommes armés, le 27 décembre, à la frontière avec la Guinée équatoriale, non loin d'Ebibeyin, selon des sources camerounaises et diplomatique équato-guinéenne.

De plus, un ex-général de l'armée tchadienne, Mahamat Kodo Bani, a été arrêté à Douala dans les jours qui ont suivi, a appris l'AFP jeudi de source sécuritaire camerounaise. Celui-ci, ancien cadre de la sécurité présidentielle tchadienne selon des sources concordantes, est toujours détenu à Yaoundé.

Par ailleurs, l'ambassadeur de Guinée équatoriale au Tchad, Enrique Nsue Anguesom, en villégiature à Ebibeyin pour les fêtes de fin d'année, a été arrêté le 30 décembre "pour des raisons d'enquête concernant les hommes interpellés", ont indiqué mercredi un de ses cousins et un haut responsable policier s'exprimant sous couvert d'anonymat.

La Guinée équatoriale a fermé ses frontières à Ebibeyin et envoyé des renforts militaires sur place, a appris l'AFP dimanche de sources locales.

Ni l'arrestation de M. Nsue Anguesom, ni la fermeture des frontières à Ebibeyin ou l'envoi de renforts n'ont été confirmés par les autorités de Guinée équatoriale.

Le principal parti d'opposition de Guinée équatoriale, Citoyens pour l'innovation (CI), s'est défendu mercredi de toute implication dans les troubles présumés dans cette ancienne colonie espagnole de 1,2 million d'habitants et dont une grande partie vit dans la pauvreté.

"Je ne sais pas ce qu'ils vont inventer, le montage qu'ils vont faire" suite à cette "histoire de coup d'Etat", s'est inquiété M. Nse Obiang, leader du parti CI, joint par téléphone par l'AFP.

Le pouvoir en place a affirmé que le "coup d'Etat" a été orchestré par des "militants de certains partis d'opposition radicale avec le soutien de certaines puissances" étrangères, sans donner plus de détails.

Depuis les élections générales du 12 novembre, où le pouvoir a obtenu 99 sièges sur 100 au Parlement, le parti CI - qui dispose d'un unique siège - a dénoncé des "dizaines" d'arrestations de ses militants, dans les capitales politique Malabo et économique Bata.

Réélu en avril 2016 avec plus de 90% des suffrages, Teodoro Obiang Nguema, âgé de 75 ans et doyen des chefs d’État africains pour la longévité au pouvoir, dirige son pays pétrolier d'Afrique centrale d'une main de fer depuis son accession à la présidence en 1979 par un coup d'État.

Avec AFP

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