Durant la Coupe d'Afrique des nations féminine 2016, plusieurs groupes de danse profitent de leurs spectacles pour témoigner leur solidarité envers Awah, 19 ans, qui a été forcée de se marier à un chef traditionnel à 14 ans.
Dans la foule se trouve Joseph Kameni, chef traditionnel de Basap, une localité de l'ouest du Cameroun. Il est marié à 24 femmes.
Le Roi Kameni dit compter sur sa grande famille, formée par son père et son grand-père, pour nourrir ses épouses et ses centaines d'enfants.
Au Cameroun, il est très fréquent de voir les chefs traditionnels se marier à beaucoup de femmes. Ainsi, les organisations non-gouvernementales, le gouvernement, les Nations Unies et l'Union africaine ont décidé d’utiliser la Coupe d'Afrique des Nations pour soulever des préoccupations, notamment le sort des adolescentes contraintes de se marier.
Selon Barbara Sow, représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population au Cameroun, l'organisation met en oeuvre des programmes pour protéger les adolescentes.
"Les groupes d’hommes se réunissent pour tenter de déterminer comment ils peuvent discuter entre eux de ces filles mariées à 13 ou 14 ans. Les facteurs qui déterminent comment eux, en tant que chefs de famille, en tant que pères, prennent les meilleures décisions pour eux-mêmes, pour leurs épouses et pour leurs enfants. Très souvent, les individus sont prêts à prendre une décision, mais ils estiment que la pression de la société est trop grande ".
Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l'Union africaine, a assisté à la cérémonie pour encourager une lutte continentale contre les abus sur les droits des femmes et des filles.
"Nous sommes venus exprimer notre reconnaissance envers le Cameroun qui accueille la Coupe d'Afrique des nations féminine. Nous sommes très désireux de promouvoir les femmes. Nous sommes donc très heureux d’avoir discuté de l’Agenda 2063, qui est le programme de l'Union Africaine."
Cet agenda plaide pour un effort concerté vers l’arrêt d’ici 2020 des mariages des enfants, des mutilations génitales féminines et autres pratiques culturelles néfastes qui sont discriminatoires à l'égard des filles et des femmes.
En attendant, le nouveau code pénal camerounais s’oppose aux mariages multiples en réservant des peines d'emprisonnement pour les conjoints adultères et en augmentant le coût de prise en charge des familles nombreuses.