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La Cour constitutionnelle gabonaise au coeur de la tourmente post-électorale


Des voitures ont été brulées à l’extérieur d'un bâtiment du gouvernement à la suite des manifestations post-électorales à Libreville, au Gabon, 1er septembre 2016.
Des voitures ont été brulées à l’extérieur d'un bâtiment du gouvernement à la suite des manifestations post-électorales à Libreville, au Gabon, 1er septembre 2016.

La Cour constitutionnelle gabonaise doit publier les résultats définitifs du scrutin à un tour du 27 août, et va devoir trancher le contentieux électoral de la réélection contestée du président Ali Bongo Ondimba ayant déclenché émeutes meurtrières et pillages massifs, une décision "susceptible d'aucun recours" selon la Constitution.

Au vu de l'histoire du pays, dirigé depuis près d'un demi-siècle par la famille Bongo, le camp du rival du président sortant, Jean Ping, qui s'est proclamé "président élu", ne cache pas sa défiance envers une institution jugée inféodée au pouvoir.

"Si nous allons devant la Cour constitutionnelle, nous entrons dans un piège d'où nous ne sortirons plus", expliquait mercredi soir à des journalistes un proche de M. Ping, affirmant: "les dés sont totalement pipés avec la Cour", comparant l'institution à "la tour de Pise qui penche toujours du même côté".

Plus tôt mercredi, M. Bongo, 57 ans, qui a lui-même confirmé qu'il entendait déposer des recours contre certains résultats de son rival, avait réfuté un tel argumentaire. "Lorsqu'un candidat de l'opposition gagne une élection qui est validée par la Cour constitutionnelle, curieusement cette Cour constitutionnelle ne pose pas de problème", a-t-il déclaré à Radio France Internationale (RFI).

La Cour compte neuf membres, nommés pour un mandat de sept ans renouvelable: trois par le chef de l'Etat, trois par le président de l'Assemblée nationale et trois par celui du Sénat.

Le président de l'Assemblée, Guy Nzouba Ndama, qui a nommé trois membres, a démissionné peu avant la présidentielle du poste qu'il occupait depuis près de 20 ans, et s'est présenté au scrutin contre M. Bongo, avant de se rallier à la candidature de M. Ping, 73 ans.

L'article 11a de la Constitution stipule que les recours en contentieux doivent être introduits ce jeudi au plus tard.

Après avoir longtemps hésité, le camp de M. Ping semblait se résigner à une telle procédure. "Il vaut mieux faire cette saisine là pour rester jusqu'au bout dans le cadre légal. C'est ce que demandent la France, les Etats-Unis et l'Union européenne" (UE), rappelait le proche de M. Ping espérant "que la pression internationale pourra se faire" pour permettre un examen équitable des recours.

Les juges peuvent aussi s'attendre à des pressions des deux camps pendant l'examen des recours. Selon l'article 11a, "la décision de la Cour constitutionnelle intervient dans un délai maximum de quinze jours" après sa saisine.

Petit pays d'Afrique centrale d'à peine deux millions d'habitants, le Gabon est riche de ses forêts, mines et pétrole. Malgré de précédentes crises post-électorales, ce pays francophone est peu habitué à la violence.

Avec AFP

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