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Ntaganda accusé de subornation de témoins à la CPI


L'ancien chef de guerre congolais Bosco Ntaganda, à droite, lors d’une audience à la Cour pénale internationale, à La Haye, 2 septembre 2015.
L'ancien chef de guerre congolais Bosco Ntaganda, à droite, lors d’une audience à la Cour pénale internationale, à La Haye, 2 septembre 2015.

La procureure de la Cour pénale internationale se base des conversations téléphoniques pour accuser une nouvelle fois l'ancien chef de guerre congolais Bosco Ntaganda de tenter de faire dérailler son procès pour crimes de guerre en subornant des témoins.

Une analyse de 450 conversations téléphoniques révèle "l'implication de Ntaganda dans un large projet de perversion de la marche de la justice", a affirmé Fatou Bensouda dans un document officiel daté de lundi.

Cela s'est notamment traduit par "la manipulation de témoins potentiels de la défense, obstruction des enquêtes de l'accusation et d'interférences avec les témoins de l'accusation", a-t-elle ajouté.

Il s'agit d'un nouveau rebondissement dans le procès de Bosco Ntaganda, qui avait mené en septembre une grève de la faim de deux semaines pour protester contre ses conditions de détention, imposées après des inquiétudes au sujet d'intimidations présumées de témoins.

Affirmant alors que l'accusation n'avait aucune preuve, il avait mis fin à son action après avoir reçu l'autorisation d'interjeter appel de ces restrictions et après que les juges aient ordonné la prise de mesures pour permettre à son épouse de lui rendre visite.

Bosco Ntaganda plaide non coupable de treize crimes de guerre et cinq crimes contre l'humanité, dont meurtres, pillages, attaques contre des civils, viols et esclavage sexuel, commis par ses troupes en 2002-2003 en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).

Souvent surnommé "Terminator", Bosco Ntaganda aurait joué avec ses troupes des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) un rôle central dans les violences ethniques et attaques menées contre les civils en Ituri.

Les conflits dans le nord-est de la RDC, qui ont impliqué les armées d'au moins six nations africaines dans cette région riche en minerais, ont causé la mort de trois millions de personnes, selon les ONG.

Les accusations de Fatou Bensouda interviennent un mois après que l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba et quatre co-accusés aient été reconnus coupables de subornation de témoin dans un procès séparé, le premier de ce genre dans l'histoire de la Cour.

Avec AFP

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