Trois organisations de l'opposition illégale ont annoncé à l'AFP avoir vainement tenté de présenter un total de près de 550 candidats lors des assemblées de quartiers en vue des élections des conseils municipaux de la fin du mois.
"Aucun n'a pu décrocher la nomination à cause de l'intervention de la police politique, qui a détenu des personnes qui allaient postuler et assuré une présence pro-active lors des assemblées", a protesté Julio Antonio Aleaga, du groupe illégal Candidats pour le Changement.
De son côté, Manuel Cuesta Morua, porte-parole d'une autre plateforme dissidente, "Otro18", a quant à lui dénoncé une "batterie d'actes contraires à la loi électorale" visant à barrer la route à ses candidatures.
Il a notamment mentionné que ses postulants avaient subi des arrestations pour des motifs accessoires, des intimidations et été confrontés à des changements d'horaires et de dates les ayant empêché de participer aux assemblées.
Les autorités qualifient le système électoral cubain de plus démocratique et transparent au monde, ce que contestent les dissidents, assurant que le gouvernement exerce des "pressions" sur l'électorat et diverses manoeuvres contre sur les candidats.
Le Parti communiste cubain (PCC, unique) ne présente officiellement pas de candidats, mais supervise tout le processus et garantit, par son influence et le vote de ses militants, qu'aucun opposant ne soit désigné candidat ni élu.
En 2015, l'opposition était parvenue à déjouer les contrôles en présentant deux candidats aux municipales, une première depuis des dizaines d'années, mais ils avaient ensuite été logiquement battus.
Cette année seuls les groupes "Otro 18", Candidats pour le Changement et le Parti autonome Pinero ont tenté de présenter des candidats, les autres dissidents refusant de participer à un processus qu'ils jugent biaisé.
L'élection le 26 novembre des conseillers municipaux (2e tour le 3 décembre) sera suivie en début d'année prochaine de l'élection des quelque 600 députés de l'Assemblée nationale qui éliront à leur tour le Conseil d'Etat, ensuite chargé de désigner le président.
Titulaire du poste depuis 2008 après un intérim de deux ans, Raul Castro, 86 ans, a déjà annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat.
Son premier vice-président et numéro deux du gouvernement, Miguel Diaz-Canel, 57 ans, est pressenti pour lui succéder en février prochain.
Avec AFP