La Cour constitutionnelle du Gabon a commencé vendredi à examiner les recours déposés après les législatives, lançant le processus qui doit aboutir à la proclamation des résultats et à la formation d'une nouvelle Assemblée et d'un nouveau gouvernement au retour du président Ali Bongo Ondimba actuellement hors du pays pour maladie.
A la fin de l'examen de ces recours déposés par le pouvoir et l'opposition, sans doute "avant Noël" selon une source à la Cour, cette dernière proclamera les résultats, les députés désigneront le bureau de l'Assemblée nationale et le Premier ministre déposera la démission de son gouvernement au président.
Selon la Constitution, le président devra alors nommer le Premier ministre et les membres de son gouvernement prêter serment devant M. Bongo.
Or le président Bongo, 59 ans, est actuellement en convalescence à Rabat après un mois et demi d'hospitalisation essentiellement à Ryad et aucune date pour son retour n'a été fixée.
Lundi une photo et une vidéo publiées par le palais royal marocain montraient pour la première fois Ali Bongo, assis aux côtés du roi du Maroc Mohammed VI.
Une autre vidéo a été diffusée le lendemain par les télévisions publiques du Gabon, montrant M. Bongo entouré de hauts responsables gabonais venus lui rendre visite.
Sur les deux vidéos, diffusées sans son, le président du Gabon apparaît assis.
Son état de santé ayant suscité d'innombrables rumeurs, ces premières images depuis son hospitalisation le 24 octobre en Arabie saoudite ont été très partagées sur les réseaux sociaux, avec parfois des doutes sur leur authenticité et des interrogations sur ses capacités à gouverner.
Le mal dont souffre le président n'ayant jamais été dévoilé officiellement, seules des sources étrangères ont évoqué un Accident vasculaire cérébral (AVC).
Les législatives d'octobre, plusieurs fois repoussées depuis 2016, ont été marquées par un faible taux de participation et une victoire du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir).
Le Gabon n'a plus d'Assemblée nationale depuis sept mois, la Cour constitutionnelle ayant jugé que le gouvernement avait échoué à tenir les législatives dans les temps, avant le 30 avril 2018.
C'est le Sénat qui est chargé du travail législatif dans l'attente de l'entrée en fonction des nouveaux députés.