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Début du procès du putsch manqué de 2015 au Burkina


Le général Gilbert Diendéré répond aux journalistes à Ouagadougou, Burkina Faso, 19 septembre 2015.
Le général Gilbert Diendéré répond aux journalistes à Ouagadougou, Burkina Faso, 19 septembre 2015.

L'audience de mise en accusation des 107 personnes, dont deux généraux, poursuivis pour le putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, s'est ouverte mercredi devant le tribunal militaire de Ouagadougou, selon une source judiciaire.

L'ex-chef de la diplomatie de Blaise Compaoré, le général Djibrill Bassolé, et le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit du président déchu et qui avait pris la tête du putsch, sont les deux accusés les plus médiatiques de ce procès.

Les accusés comparaissent pour "atteinte à la sureté de l'Etat", "dégradations de biens" et "meurtres" dans le cadre du putsch.

"Aujourd'hui 25 octobre s'est ouvert l'audience de la chambre de contrôle de l'instruction à la suite de l'ordonnance qui a été rendue le 21 juillet par le magistrat instructeur. Cette audience vise la confirmation des charges", a déclaré à la sortie de l'audience à huis clos Me Paul Kéré, avocat de plusieurs inculpés.

Cette audience avait été renvoyée à deux reprises le 14 septembre et le 6 octobre.

"On espère qu'on ira au jugement avec des éléments jugeables pour éviter de politiser ce procès", a souhaité Me Kéré, appelant à "éviter (qu'il y ait) des interférences de l'exécutif dans ce dossier qui doit rester purement judiciaire".

"Au regard du nombre de personnes inculpées (107), le président de la chambre a fixé une liste d'inculpés qui doivent passer à l'audience parce qu'on ne peut pas faire passer tout le monde en même temps", a souligné Me Rodrigue Bayala, avocat de plusieurs inculpés, dont l'ancien bâtonnier Me Mamadou Traoré.

"Le fait que chaque inculpé doive ainsi passer un à un avec son conseil viole les droits de la défense, parce que c'est le même dossier", s'est-il offusqué, pointant "l'absence de confrontation entre accusés au cours de débats qui ne seront pas équitables".

Le général Diendéré, ancien patron du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'unité d'élite ayant perpétrée le putsch,et plusieurs autres membres de cette unité depuis dissoute,comparaitront jeudi devant le tribunal pour la confirmation de leur chef d'inculpation, a-t-il indiqué.

Djibrill Bassolé, qui bénéficie d'une liberté provisoire en résidence surveillée, comparaîtra dans les "prochains jours", a-t-il ajouté, précisant qu'un calendrier serait établi par le tribunal.

Le 16 septembre 2015, des soldats du RSP, l'ancienne garde prétorienne de l'ex-président Blaise Compaoré, avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute de M. Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par une insurrection populaire après 27 ans au pouvoir.

Le putsch avait échoué grâce à une mobilisation populaire soutenue par une partie de l'armée.

Avec AFP

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