L'expansion économique des Etats-Unis s'est établie à 1,9% au 4e trimestre en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué le ministère du Commerce confirmant sa première évaluation. Les analystes espéraient une révision en hausse à 2,1%.
Sur l'ensemble de l'année 2016, la croissance a été corroborée à 1,6% seulement contre 2,6% en 2015. C'est le rythme d'expansion le plus médiocre depuis 2011.
Au total, le montant des biens et services produits par les Etats-Unis s'est établi à 18.565 milliards de dollars l'année dernière.
Au rang des bonnes nouvelles pour le dernier trimestre, les dépenses de consommation, qui représentent les deux tiers du PIB, se sont bien comportées, progressant de 3%. "Cela reflète une confiance des ménages", ont noté les économistes de Barclays.
En revanche, les investissements des entreprises, qui sont revenus modestement dans le vert au dernier trimestre, restent encore timides (+3,2%) tandis que les dépenses publiques ont ralenti leur progression (+0,4%).
Le déficit commercial a pesé sur la croissance. Non seulement les exportations ont reculé (-4%) mais les importations ont augmenté de 8,5%, une distorsion qui a toutefois été exagérée par des exportations exceptionnelles de soja au 3e trimestre liées à la sècheresse au Brésil.
Au total, alors que la consommation a compté pour 2,05 points dans la croissance, le déficit des échanges commerciaux a ôté 1,70 point, a précisé le ministère.
Le marché immobilier a tiré son épingle du jeu, avançant de 9,6% au dernier trimestre, sa meilleure progression depuis fin 2015.
- Maison Blanche optimiste -
Pour 2017, à toutes mesures politiques égales, l'activité devrait s'accélérer légèrement. Mais les prévisions de la Maison Blanche sur la santé de la première économie mondiale sont bien plus optimistes que celles de nombreuses instances économiques.
Sans tenir compte des promesses de réductions d'impôts et de relance budgétaire de Donald Trump arrivé à la Maison blanche fin janvier, la Réserve fédérale (Fed) prévoit jusqu'ici une expansion modérée de 2,1% aux Etats-Unis cette année.
La banque centrale doit toutefois réviser ces prévisions lors de sa prochaine réunion monétaire le 15 mars.
L'administration Trump table, elle, sur 3% de croissance en 2018 dans le projet de budget qu'elle va présenter mi-mars.
"Nous croyons que nous pouvons être compétitifs et retrouver une croissance durable à 3%, peut-être même mieux", a récemment affirmé le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, assurant que ces prévisions étaient "tout-à-fait atteignables".
Les économistes de Moody's quant à eux, ont récemment relevé leurs projections à 2,4% en 2017 et 2,5% en 2018, tandis que le FMI table sur 2,3% cette année.
Donald Trump doit prononcer mardi soir son premier grand discours devant le Congrès où il pourrait en dire plus sur ses projets de réduction d'impôts aux entreprises, de dépenses d'infrastructures et de taxes frontalières.
Il veut réduire les impôts des sociétés de 35% à 20% et simplifier l'échelle des taux d'imposition sur le revenu pour la passer de sept à trois échelons.
Donald Trump veut aussi augmenter de 9% (54 milliards de dollars) les dépenses militaires. Cela représenterait leur plus forte hausse depuis le budget de 2008 où George W. Bush, en plein renforcement de l'intervention en Irak, avait fait gonfler les dépenses militaires de 10%.
Côté revenus, la Maison blanche projette des taxes frontalières pour ralentir les importations et encourager à produire américain. Ces mesures, censées compenser les coupes d'impôts, restent à négocier avec le Congrès.
L'administration veut réduire par ailleurs les budgets de tous les ministères, particulièrement l'aide internationale.
Pour fonctionner sans creuser fortement le déficit, les nouveaux arbitrages budgétaires doivent néanmoins compter sur une nette accélération de la croissance.
"Le président a fait campagne sur des propositions qui sont très favorables à la croissance", assurait récemment une porte-parole de la Maison Blanche.
Steven Mnuchin s'est ainsi déclaré "un adepte fondamental" de ce qu'il appelle le "dynamic scoring" ("la dynamique de la croissance"), un concept qui veut que par effet d'entraînement, les coupes d'impôts dopent croissance et consommation, et donc, par ricochet, les revenus de l'Etat.
Avec AFP