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Décision en appel contre l'extradition d'un proche de l'ex-président tunisien Ben Ali en France


L'ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali à Rome, le 11 mai 2004.
L'ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali à Rome, le 11 mai 2004.

Une cour d'appel du sud-est de la France s'est prononcée mercredi contre l'extradition vers la Tunisie de Moncef El Materi, un proche de l'ancien président Ben Ali, condamné dans son pays pour blanchiment, contre l'avis du parquet général.

Le parquet général, qui avait requis un avis favorable à l'extradition pour deux des cinq motifs sur lesquels les autorités tunisiennes avaient fondé leur demande, peut se pourvoir en cassation.

Arrivé en 2011 en France où il bénéficie d'un titre de séjour, M. El Materi, 83 ans, avait été interpellé le 10 juin 2017 sur le port de Marseille (sud-est) à l'occasion de l'escale d'un navire de croisière sur lequel il se trouvait, sur la base d'un mandat d'arrêt international lancé par la Tunisie.

>> Lire aussi : La justice française favorable à l'extradition vers la Tunisie d'un proche de Ben Ali

Moncef El Materi est le père de Sakher El Materi, l'ex-gendre du président tunisien déchu, Zine El Abidine Ben Ali. La Tunisie le réclamait sur la base de trois jugements rendus en 2012 par défaut dans des dossiers de blanchiment et de détournement de fouilles archéologiques.

Deux mandats d'arrêt avaient par ailleurs été lancés contre lui dont l'un, délivré le 28 septembre 2011 visait une cinquantaine de proches de M. Ben Ali pour des faits de blanchiment en bande organisée et d'"affiliation à une bande de malfaiteurs dans le but de commettre un attentat contre les personnes ou les biens".

Dénonçant "une procédure bancale et lacunaire", les avocats de Moncef El Materi, Antonin Levy et Ophélia Claude, avaient demandé à la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence (sud-est) de s'opposer à cette demande d'extradition, estimant que les faits évoqués par les autorités tunisiennes étaient prescrits.

>> Lire aussi : La Tunisie marque le 7e anniversaire d'une révolution inaboutie

"M. El Materi se réjouit que la justice française ait refusé cette demande d'extradition motivée par la politique plus que le droit", a réagi mercredi Me Levy.

"Les autorités tunisiennes savent depuis 2011 que M. El Materi vit en France mais elles se réveillent quand son fils Sakher El Materi, l'ex-gendre préféré, est en cours d'obtention de la nationalité seychelloise. En Tunisie, on se dit qu'il faut agir sur le père pour atteindre le fils", avait plaidé Me Levy à l'audience le 8 février.

Avec AFP

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