Le tribunal militaire de Yaoundé a annoncé qu'il se prononcerait le 7 juin sur les demandes de mise en liberté de 27 militants de la contestation anglophone camerounaise accusés d'"actes de terrorisme" et détenus depuis janvier.
Lors de la reprise du procès, qui a débuté le 23 mars, le commissaire du gouvernement (procureur) a indiqué ne pas être "hostile" à la mise en liberté provisoire des deux premiers, assortie d'un placement sous surveillance judiciaire.
Le parquet a, en revanche, requis le rejet pur et simple de la demande de libération provisoire des 25 autres accusés.
"Le ministère public n'est pas opposé à la mise sous surveillance judiciaire" de Félix Agbor Nkongho et de Neba Fontem Aforteka'a, a indiqué le commissaire du gouvernement.
La mise sous surveillance judiciaire signifie que les deux leaders sortent de prison mais qu'ils sont "astreints à un certain nombre d'obligations que le tribunal va déterminer", a expliqué à l'AFP Me Claude Assira, l'un des avocats des accusés.
Pour le parquet, une telle mesure, si elle devait être prise par les juges, devrait être assortie d'une décision d'interdiction de sortie du territoire pour les deux leaders et de l'obligation de verser une caution.
Les juges ont ensuite renvoyé le procès au 7 juin, date à laquelle ils se prononceront sur la demande de mise en liberté des accusés.
Félix Agbor Nkongho, avocat, et Neba Fontem Aforteka'a, enseignant d'université sont les principaux responsables du Cameroon Anglophone Civil Society consortium (Cacsc), interdit en janvier par les autorités après un appel à la grève dans les zones anglophones du pays.
Depuis novembre, la minorité anglophone - environ 20% de la population camerounaise estimée à 22 millions - proteste contre sa marginalisation. La grève des avocats, suivie de celle des enseignants des régions anglophones, a dégénéré en crise socio-politique.
Certains anglophones exigent l'instauration du fédéralisme alors que d'autres réclament la partition du pays. Si les cours ont repris par endroits après avoir été suspendus, les tribunaux restent paralysés.
Le gouvernement du président Paul Biya a fortement réprimé la contestation qui touche les deux régions anglophones (sur les dix du pays).
Avec AFP