Le navire de Greenpeace "My Esperanza" a mené en février une campagne de surveillance de la pêche illégale dans les eaux de six pays d'Afrique de l'Ouest (Cap-Vert, Mauritanie, Guinée-Bissau, Guinée, Sierra Leone et Sénégal), conjointement avec les agents des services compétents des Etats concernés.
En Guinée, trois agents du Service national de surveillance de pêche (CNSP) ont embarqué pendant une semaine à bord du bateau de Greenpeace, a indiqué à l'AFP mardi soir le directeur du CNSP, Demba Guissé.
"Ce sont les inspecteurs de pêche guinéens qui étaient les seuls habilités à faire le contrôle des bateaux de pêche", a souligné M. Guissé. "Trois navires ont été arraisonnés, dont deux navires pour détention à bord d'ailerons de requins", a-t-il expliqué.
Les requins sont protégés et leur pêche est interdite en Guinée.
"Le troisième navire a été arraisonné pour obstruction de maillage", des dispositifs permettant de réduire l'ouverture des mailles, ce qui constitue également un infraction, a précisé Demba Guissé.
Greenpeace a affirmé dans un communiqué que les deux bateaux chinois à bord desquels les ailerons de requins avaient été découverts "appartiennent à la société Dalian Lian Run Pelagic Fishery Company Ltd, l'une des plus grandes entreprises chinoises de pêche hauturière" (pêche au large).
Ces deux navires "ont écopé d'une amende de 250.000 euros chacun", et le troisième bateau chinois, "surpris en train d'utiliser des filets non conformes et de pêcher des espèces non autorisées par la licence octroyée", d'une amende de 350.000 euros, selon le texte.
En une semaine dans les eaux guinéennes, Greenpeace et les agents du CNSP "ont inspecté 12 navires": neuf de nationalité chinoise, un de nationalité coréenne et de deux battant pavillon guinéen, a souligné l'ONG.
"La pêche illégale en Guinée représente l'équivalent de 64 % des prises légales déclarées. Elle a en outre augmenté, passant de 40.000 tonnes/an en 2010 à plus de 150.000 tonnes/an en 2015", selon le communiqué.
D'après Greenpeace, à cause de la pêche illégale, non réglementée et non déclarée, dite pêche INN, "de 2010 à 2016, la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée et la Sierra Leone ont perdu environ 2,3 milliards de dollars (plus de 2,1 milliard d'euros) par an en chiffre d'affaires".
Avec AFP