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Des pirates s'emparent d'un navire et de son équipage en Somalie


Un pirate somalien se tient prêt d'un bateau amarré sur une île taïwanaise, le 23 septembre 2012.
Un pirate somalien se tient prêt d'un bateau amarré sur une île taïwanaise, le 23 septembre 2012.

Des pirates somaliens se sont emparés d'un bateau indien comptant 11 membres d'équipage, la troisième attaque du genre en moins d'un mois, a-t-on appris lundi auprès du propriétaire du navire et d'une source sécuritaire somalienne.

Le Al Kausar convoyait des denrées alimentaires (blé, sucre...) de Dubaï vers le port de Bossasso dans le nord-est de la Somalie, en passant par un port du Yémen, quand il a été attaqué, a indiqué à l'AFP le propriétaire indien du bateau, Isaak Them.

"Le navire a été détourné vendredi (31 mars) en haute mer. L'un des membres d'équipage m'a appelé samedi soir pour m'informer du détournement", a-t-il déclaré.

"Nous avons demandé à ceux qui ont chargé leur cargaison dans le navire à Dubaï de s'efforcer de sauver notre équipage et notre navire", a-t-il ajouté.

Adam Them, le président de l'Association des marins de Kutch, dans l'état indien du Gujarat (ouest), d'où provient le bateau, a affirmé à l'AFP que les pirates avaient déjà réclamé le paiement d'une rançon.

"Nous avons reçu aujourd'hui un appel d'un des membres d'équipage disant que les pirates demandaient de l'argent aux propriétaires de la cargaison", a-t-il dit.

"Les négociations sont en cours. Le membre d'équipage nous a indiqué que cinq hommes armés étaient à bord du navire (...) Cependant, personne n'a été blessé", a-t-il ajouté.

Mohamed Samater, un responsable sécuritaire de la région du Puntland, dans le nord-est de la Somalie, a confirmé la capture du bateau.

"On nous a informés d'un nouveau détournement de bateau (...), mais nous n'avons pas encore de détails. Les pirates sont montés à bord du navire, qui comprend plus de 10 membres d'équipage", a-t-il expliqué.

Le 13 mars, des pirates somaliens avaient attaqué un tanker, l'Aris 13, au large des côtes du Puntland, une région semi-autonome de la Somalie, et pris en otage huit membres d'équipage sri-lankais, avant de les relâcher quatre jours plus tard.

Il s'agissait de la première attaque réussie d'un navire commercial au large de la Somalie depuis 2012.

Une semaine plus tard, un chalutier local avait à son tour été détourné. L'ONG Oceans Beyond Piracy (OBP), spécialisée dans la lutte contre la piraterie, avait averti qu'il pourrait être utilisé par les pirates pour mener d'autres attaques plus éloignées des côtes somaliennes.

La piraterie somalienne, qui avait repris à une échelle industrielle en 2005, a connu son apogée en 2011 et les attaques avaient très sérieusement perturbé la navigation internationale dans cette zone très fréquentée par les navires marchands.

Mais les mesures de lutte anti-piraterie, dont le déploiement de forces navales internationales, avaient fini par porter leurs fruits et seulement une poignée de tentatives de s'emparer de navires avaient été enregistrées au large des côtes somaliennes ces dernières années.

Mais les causes de la piraterie, à savoir la pauvreté et le manque de ressources pour les pêcheurs somaliens, n'ont pas disparu. Et les compagnies maritimes ont commencé à baisser un peu la garde.

Les pirates "sont des pêcheurs exaspérés par la pêche illégale, au large de leurs côtes" de la part des navires étrangers, avait expliqué à l'AFP Abdiwahab Ahmed, un notable (elder) somalien, après la capture de l'Aris 13.

"Nous avons vu quelques attaques ces dernières semaines qui semblent confirmer ce que nous avons toujours pensé, à savoir que les pirates n'ont pas disparu, mais faisaient simplement autre chose", a remarqué lundi pour l'AFP John Steed, responsable de l'Afrique de l'Est pour OBP.

Avec AFP

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