Depuis plusieurs semaines, ces migrants, essentiellement des Afghans, des Soudanais et des Érythréens, avaient installé leurs tentes entre les multiples voies de circulation d'un important carrefour routier.
Ces "campements illicites" présentaient "des risques importants pour la sécurité et la santé de leurs occupants comme des riverains", ont expliqué les autorités, dans un communiqué.
Ils s'étaient constitués aux abords du centre humanitaire pilote de La Chapelle, principal dispositif de transit en France depuis la destruction du camp de Grande-Synthe (Nord).
Au total "1.609 personnes, dont 75 vulnérables" (femmes et mineurs isolés notamment), ont été prises en charge et orientées vers des structures d'hébergement, ont annoncé les autorités en fin de matinée.
Dès 5H30, une foule d'hommes s'est massée sur le terre-plein où dormaient des Soudanais. "Le gouvernement va nous emmener dans des maisons. Je ne sais pas où mais c'est bien", a déclaré Saïd, en disant dormir dehors depuis un mois. "Certains ça fait trois mois ou plus."
"Ils vont tous être pris en charge dans des centres" de la région parisienne "avec un examen de leur situation administrative dans les jours qui viennent et vont ensuite aller en Centres d'accueil et d'orientation", a expliqué à l'AFP la ministre du Logement Emmanuelle Cosse.
L'opération mobilise 350 policiers et une centaine de personnels de la ville de Paris et d'organisations humanitaires notamment, selon les autorités.
Le campement avait déjà été évacué le 9 mars, alors qu'il comptait 200 personnes environ. Les migrants avaient alors été provisoirement installés dans la bulle servant de sas d'accès au centre d'accueil, dans un climat de tensions communautaires.
Le centre humanitaire de La Chapelle, ouvert en novembre pour les exilés fraîchement arrivés à Paris, devait éviter la reconstitution de ces campements de rue insalubres.
Il a permis d'héberger 10.000 personnes depuis son ouverture, selon Mme Cosse. Mais avec une capacité de 400 places, il sature, malgré la rotation rapide (moins de dix jours de présence prévue).
Avec AFP