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Libye : 168 migrants sauvés et d'autres laissés "faute de moyens"


Des migrants Somaliens, Soudanais et Ethiopiens, transportés à bord d’un bateau de l’armée libyenne après avoir été secourus près de la côte de Misrata, Libye, 3 mai 2015.
Des migrants Somaliens, Soudanais et Ethiopiens, transportés à bord d’un bateau de l’armée libyenne après avoir été secourus près de la côte de Misrata, Libye, 3 mai 2015.

Les gardes-côtes libyens ont sauvé samedi près de 170 migrants, dont l'embarcation était à la dérive en Méditerranée au large de Tripoli, mais ils ont échoué à en sauver d'autres "faute de moyens", ont-ils annoncé.

Les gardes-côtes libyens ont sauvé samedi près de 170 migrants, dont l'embarcation était à la dérive en Méditerranée au large de Tripoli, mais ils ont échoué à en sauver d'autres "faute de moyens", ont-ils annoncé à l'AFP.

"Nous avons trouvé deux embarcations. L'une d'elle transportait 168 migrants et l'autre était à deux milles nautiques de la première. Faute de moyens, nous n'avons pu sauver (que les migrants qui étaient à bord) de la première embarcation", a déclaré Ashraf al-Badri, un membre des gardes-côtes.

Il n'a pas pu préciser le nombre de migrants abandonnés à leur sort.

Les 168 rescapés ont été conduits sur la base navale de Tripoli où une assistance humanitaire leur a été fournie notamment par des membres de l'Organisation internationales pour les migrations (OIM).

Le porte-parole de la marine libyenne Ayoub Kacem a confirmé que les gardes-côtes n'étaient pas en mesure d'effectuer une deuxième opération de sauvetage samedi. "Ce genre d'opération prend beaucoup de temps. Nous n'avons pas assez de moyens", a-t-il expliqué.

Il a critiqué le rôle des organisations humanitaires internationales qui selon lui "se contentent de fournir une assistance aux migrants après leur sauvetage". "Il vaudrait mieux que ces organisations nous fournissent des équipements et des navires pour pouvoir sauver plus de migrants", a-t-il ajouté.

Vendredi, un total de 371 migrants tentant de rejoindre l'Europe avaient été sauvés par des pêcheurs au large de la ville de Zouara (ouest), selon l'OIM.

Parmi eux, 129 personnes qui étaient en route vers les côtes européennes à bord d'un canot pneumatique ont été braquées puis abandonnées en pleine mer par un groupe armé, selon le général Kacem.

Des hommes armés à bord d'un canot rapide les ont pourchassés puis les ont dépouillés de leurs biens ainsi que du moteur de leur embarcation, à quelque cinq milles nautiques au large de la ville de Zouara (ouest), a-t-il dit à l'AFP.

Abandonnés en pleine mer, les 129 migrants, dont 27 femmes et deux enfants, originaires notamment de Gambie et du Nigeria ont dû attendre des heures avant d'être secourus par un pêcheur libyen, a ajouté le général Kacem.

Les passeurs profitent du chaos qui règne en Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. La plupart des départs ont lieu depuis l'ouest du pays, à destination de l'Italie qui se trouve à 300 kilomètres.

Plus de 24.000 migrants sont arrivés de Libye en Italie pendant les trois premiers mois de l'année, selon le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU, contre 18.000 sur la même période en 2016.

L'année dernière, 181.000 migrants, un record, étaient parvenus en Europe via les côtes italiennes, dont 90% en provenance de Libye.

Avec AFP

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