Dispersés à coup de grenades lacrymogènes par le groupement d’intervention de la police sénégalaise, les citoyens guinéens résidant dans la capitale sénégalaise n’ont pas dit leur dernier mot.
Privés de vote par leur gouvernement qui a décidé de ne pas organiser le scrutin sur le territoire sénégalais, ces Guinéens ne sont pas pour autant désintéressés de ce qui se passe dans leur pays.
"Cette marche n’a jamais été planifiée, c’est venu naturellement", assure Mouhamed Diallo, ex-président de l’Amicale des élèves, étudiants et stagiaires guinéens au Sénégal. "Les gens se sont appelés après la proclamation des premiers résultats en Guinée", précise-t-il, avant d'ajouter: "les gens expriment leur ras-le-bol suite à l’injustice que nos frères subissent aussi en Guinée".
Pour le journaliste guinéen Mamadou Yaya Baldé, la Guinée semble courir droit vers le mur.
"Nous n’avons pas un État de droit, nous avons un état policier, un état violent qui a toujours brillé dans la répression", dénonce-t-il.
"L’histoire politique de notre pays et surtout sa sociologie électorale est caractérisée par la fraude, la violence et les contestations. Je pense que tout est réuni pour qu’il y ait une explosion en Guinée", tranche-t-il.
Les manifestants appellent également la Cédéao, l’Union africaine et la communauté internationale à agir, précisant que si la Guinée sombre, les pays limitrophes subiront de plein fouet l'impact.