Elu en 2014, le Parlement libyen, qui compte 188 députés, s'est vite réfugié à Tobrouk (est) après la prise de Tripoli par une coalition de milices. Une partie d'entre elles s'en sont depuis retirées mais d'autres sont encore dans la capitale où elles soutiennent le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale.
Le président du Parlement, Aguila Saleh, soutient lui Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen qui a lancé le 4 avril une offensive contre Tripoli avec son autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) pour en déloger les milices "terroristes".
"Entre 40 et 50 députés" ont décidé de boycotter les travaux du¨Parlement pour marquer leur désaccord avec l'offensive du maréchal Haftar, a indiqué jeudi à l'AFP leur porte-parole Abdelhamid al-Assadi lors de la première réunion officielle ces élus à Tripoli.
"Nous nous réunissons avec nos collègues des différentes villes pour souligner les effets dévastateurs de la guerre injustifiée contre la capitale et prendre position pour faire cesser les combats", a déclaré Sadeq al-Keheli, le doyen de ces députés.
"Nous allons continuer ces réunions (à Tripoli) jusqu'à ce que toutes les actions militaires et la menace contre Tripoli cessent", a-t-il ajouté, appelant "tous les députés à se joindre" à ce groupe.
Un élu de Nalout (ouest), Salem Ganan, a affirmé que les parlementaires n'avaient pas été informés de l'offensive.
"Nous n'en savions rien (...) Lorsqu'elle a commencé, nous étions en session pour discuter de la Conférence interlibyenne" qui devait se tenir sous l'égide de l'ONU du 14 au 16 avril pour tenter de sortir le pays du chaos dans lequel il est plongé depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
En raison de l'offensive, cette conférence a été reportée sine die.
Le 13 avril, le Parlement, qui est reconnu par la communauté internationale, a déménagé à Benghazi, une autre ville de l'Est.
Les combats entre les forces alliées au GNA et l'ANL ont fait au moins 376 morts et 1.822 blessés, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Plus de 40.000 personnes ont également fui les combats, selon l'ONU.