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Manifestation des infirmières zimbabwéennes licenciées à Harare


Médecins et infirmières lors d'une manifestation contre la détérioration du système de santé en présence de policiers anti-émeutes à Harare, Zimbabwe, le 18 novembre 2008.
Médecins et infirmières lors d'une manifestation contre la détérioration du système de santé en présence de policiers anti-émeutes à Harare, Zimbabwe, le 18 novembre 2008.

Plusieurs dizaines d'infirmières zimbabwéennes ont manifesté dans le centre d'Harare pour protester contre la décision du gouvernement de les licencier pour avoir fait grève afin d'obtenir de meilleurs conditions salariales et de travail.

Vêtues de leurs uniformes blancs, elles ont demandé que le gouvernement annule sa décision de licencier la grande majorité des 15.000 infirmières qui avaient commencé une grève lundi. Le mouvement de grève des infirmières avait été amorcé juste quelques semaines après la fin de celui mené par les médecins.

"Nous voulons retourner travailler mais nous ne le pouvons pas faute de ressources suffisantes", a déclaré Pretty Gudza, une infirmière basée à Harare. "Nous mettons nos vies en danger".

>> Lire aussi : Harare annonce le licenciement de milliers d'infirmières grévistes

Une sage-femme zimbabwéenne, Charles Murira, a ajouté de son côté que la situation s'était dégradée dans les hôpitaux depuis l'annonce du licenciement des infirmières.

"La situation est mauvaise, des patients sont en train de mourir. Les urgences sont fermées, il n'y pas d'infirmières, elles ont été licenciées et empêchées de venir travailler à l'hôpital", a-t-elle dit.

Le gouvernement zimbabwéen avait annoncé mardi le licenciement de plusieurs milliers d'infirmières en grève.

"Dans l'intérêt des patients et pour sauver des vies, le gouvernement a décidé de licencier toutes les infirmières en grève avec effet immédiat", avait déclaré le vice-président Constantino Chiwenga dans un communiqué. Il avait accusé les grévistes d'être "politiquement motivés".

"Nous sommes apolitiques. Nous sommes patriotes, nous ne sommes pas des politiciens", a rétorqué Mme Murira. "Quand le vice-président nous attaque, nous nous sentons menacées au Zimbabwe, c'est notre pays, notre terre et nous ne pouvons rien faire de négatif contre notre pays".

Des citoyens ordinaires et des activistes pour les droits de l'homme ont rejoint vendredi les infirmières pour manifester dans un parc d'Harare, soulignant leurs préoccupations dans cette partie de bras de fer engagée entre le gouvernement et les infirmières.

Les infirmières en grève et leurs sympathisants ont rédigé des lettres avant de les déposer dans des boîtes qui doivent être remises au gouvernement. De nombreuses lettres réclament la réintégration des infirmières.

Sur les boîtes, on pouvait lire l'inscription "Bring back our nurses now" (Ramenez-nous nos infirmières).

Le gouvernement a commencé à recruter des infirmières à la retraite et d'autres qui sont au chômage pour remplacer celles qui ont été licenciées.

Le général Chiwenga avait dirigé l'évincement du président Robert Mugabe en novembre 2017 quand l'armée avait brièvement pris le contrôle du pays avant l'accession d'Emmerson Mnangagwa à la présidence.

Cette nouvelle grève constitue un test de la volonté de réformes du nouveau président du pays, Emmerson Mnangagwa.

M. Mnangagwa a promis de relancer l'économie et les finances du pays, sorties exsangues du règne sans partage de trente-sept ans de Mugabe.

Avec AFP

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