L'initiative est appréciable, car faute d’électricité permanente, la majorité des habitants du Sud-Kivu recourent à l’usage de la braise et de bois de chauffe, ce qui contribue à une déforestation à grande échelle.
L’entreprise dénommée "Briquette du Kivu" a vu le jour il n'y a quatre mois, mais déjà elle inspire les protecteurs de la nature.
Une fois par semaine, sept jeunes ramassent près de 200 kilos de déchets ménagers biodégradables, et autres déchets organiques abandonnés sur les routes et aux abords des grands marchés pour les rendre utilisables.
Pour Murhula Zigabe, initiateur et manager de la Briquette du Kivu, il s’agit d’une contribution des jeunes pour réduire l'impact humain sur la forêt et réduire l’insalubrité à Bukavu.
"Nous produisons beaucoup de déchets et l'Etat est dépassé. Nous nous sommes dits que nous les jeunes nous pouvions faire quelque chose pour l'avenir'", a-t-il confié à VOA Afrique.
Cette transformation de la matière organique en briquette écologique demande de la patience et un esprit d’équipe.
Il faut sécher la matière première, la carboniser, presser et obtenir des briquettes qu’il faut à nouveau exposer au soleil pendant 5 à 7 jours avant leur utilisation.
Une dizaine de briquettes suffisent pour faire cuire du riz aux légumes pour 5 personnes témoigne Gisele Furaha, une ménagère vivant au quartier Panzi qui utilisent ces briquettes. "Ca chauffe plus, ça résiste bien", témoigne-t-elle, surprise de ce que l'on peut faire avec des déchets.
Étudiants pour la plupart, ces jeunes "consacrent trois jours par semaine à ce travail" ce qui leur permet de produire "près de 1000 briquettes de 6 centimètres de longueur", témoigne le manager du groupe Murhula qui espère développer sa société.
Au Sud-Kivu, la déforestation est estimée à 15 hectares par mois selon la société civile environnementale locale.